Être parent, c’est challengeant. Ça demande une constante adaptation aux besoins de l’enfant, qui changent au fur et à mesure qu’il grandit. On est toujours un peu à la recherche du bon équilibre entre être trop ou pas assez : suis-je trop protectrice, trop exigente, trop sévère, trop lousse… Et ces questionnements ne cessent pas parce que l’enfant est rendu grand, bien au contraire! On pense qu’en prenant de la maturité et de l’autonomie, notre mousse aura de moins en moins besoin de nous. Erreur, il a besoin de nous, mais différemment. Réévaluer notre rôle en tant que parent nous suit donc toute notre vie!
J’en sais quelque chose, j’ai deux ados sous mon toit et j’ai parfois l’impression d’être en constante redéfinition de ma description de tâches! La limite pour respecter leur besoin d’indépendance sans leur donner l’impression que je les abandonne à leur sort, je la mets où? La ligne entre leur apprendre des choses pour cultiver leur débrouillardise et être assommante avec mes enseignements d’adulte, je la trace où? Je dois être présente mais pas envahissante, disponible mais effacée, rassurante mais pas couveuse, ouverte à la discussion sans donner de leçons, etc, etc, etc. Une valse qui demande constamment un réajustement pour savoir sur quel pied danser!
Bien qu’ils soient souvent épuisants, confrontants, inconfortables, j’essaie de voir ces ajustements comme une marque d’évolution de mes enfants plutôt qu’un fardeau de plus sur mes épaules de parent. J’ai lu dernièrement ceci dans un livre intitulé Le cerveau de votre ado et j’ai trouvé ça beau :
« Si nous envisageons la sensibilité exacerbée, l’engagement social, la recherche de nouveauté et la créativité exploratrice comme des caractéristiques fondamentales, positives et nécessaires, de l’identité de l’adolescent, de ce qu’il est et peut devenir à l’âge adulte s’il cultive ces qualités, cette période revêt une importance capitale. L’adolescence devient alors une époque de la vie à part entière, dont il faut exploiter les richesses et non plus réchapper. »
Ça vaut donc la peine de faire l’effort de m’adapter pour accompagner mes grandes filles du mieux que je peux dans cette période intense, mais tellement porteuse de ce qu’elles seront demain. Après tout, je m’ajuste depuis qu’elles sont nées, j’ai le muscle de l’adaptation assez développé, ha!