J’aime Noël.
Une vraie fana : ma maison est décorée un mois à l’avance, je fredonne Vive le vent en cuisinant des biscuits. Je me retiens (un peu) durant toute l’année d’afficher mon grand amour du temps des Fêtes. Mais dès que décembre arrive, ma joie et mon excitation sont relâchées.
Est-ce que c’est plus intense depuis que je suis maman? J’ai tellement de beaux souvenirs reliés à cette période de l’année, ils s’échelonnent sur les différentes époques de ma vie. Mais depuis que ma fille est là, on dirait que je veux en faire chaque année un peu plus. Plus de cadeaux, plus de décorations, plus de biscuits. Je me suis un peu laissée engloutir par cette vague commerciale qui accompagne Noël.
On dirait que de moins en moins de parents partagent ma joie lors de cette période de l’année. Noël semble devenir une source de stress pour plus d’un. Stress financier, stress social, stress émotif. Stress inutile.
Et pourtant, Noël devrait être d’une simplicité sans nom. Une période d’amour, de gaieté et de paix.
Pour les enfants, Noël est magique. Il n’y a qu’à voir les étoiles dans leurs yeux à la vue des lumières dans la nuit ou de l’apparition du père Noël. Mais alors, qu’est-ce qui change en vieillissant? Pourquoi beaucoup perdent la magie au détriment de la corvée?
Est-ce à cause des nombreux cadeaux qui trônent sous l’arbre que les enfants apprécient autant cette fête? À la réflexion, je ne crois pas. Je me rappelle avoir été excitée à l’idée de découvrir ce que cachaient les paquets si soigneusement emballés. Mais, je ne peux même pas nommer cinq cadeaux que j’ai reçus lors de ces occasions. Cependant, comme je l’ai dit, j’ai tant de souvenirs doux reliés aux Noëls de mon enfance.
Ma mère qui m’accompagnait lorsque je chantais Noël blanc, sa belle voix d’alto créait une harmonie magnifique avec ma petite voix d’enfant. Le festin qui ornait la table. Le sapin qu’on décorait en famille. Les après-midis à jouer dans la neige lors des vacances. Les soirées blottis sur le divan devant Les 12 travaux d’Astérix à Ciné-Cadeaux, heureux même si on connaissait le film par cœur. Mon souvenir le plus fort en lien avec les cadeaux, c’est la fois où mes parents nous avaient remis à chacun quelques dollars et nous avaient amenés au « magasin du dollar » pour qu’on s’offre entre nous de petits présents. Ma joie venait du fait que, pour la première fois, j’offrais un cadeau.
Ce qui ressort de tous ces moments, c’est des sentiments forts et délicieux. Le sentiment d’appartenance à une famille extraordinaire. Le sentiment d’émerveillement face aux belles choses qui m’entourent. Le sentiment d’amour et de gratitude envers la vie et ses merveilles.
Notre société consommatrice et le tourbillon effréné de nos vies ont grandement altéré l’esprit des fêtes. Au point où cette période de l’année n’est plus appréciée comme elle le devrait. Au point où on sent la pression sociale qui dicte le nombre de cadeaux, le nombre de services au repas, le nombre de dollars qu’il faut dépenser pour retrouver ces sentiments d’appartenance, d’émerveillement et d’amour qu’on veut ressentir à Noël.
Il n’en tient qu’à nous de redonner un autre sens à ces festivités. Rendre Noël plus humain, moins commercial. Plus écologique et, par le fait même, plus gratifiant.
Enseignons à nos enfants à accueillir cette fête non pas comme une occasion de recevoir en abondance, mais surtout de donner. Enseignons-leur à être généreux de notre temps au lieu de notre argent. Enseignons-leur l’importance d’être entouré.e de notre famille et de nos ami.e.s, de savourer le plaisir d’être ensemble.
Éduquons cette génération qui nous suit pour que Noël ne soit plus une course pour des cadeaux qui seront vite déballés et oubliés. Mettons en lumière toutes les valeurs humaines qui accompagnent cette période de l’année, et faisons en sorte que ces valeurs brillent dans leur cœur à l’année, et pour toute leur vie.
Je choisis de faire Noël autrement. Je choisis de faire Noël simplement. Authentiquement. Au final, un enfant ne se souviendra pas de ses présents, mais des moments de joie passés avec lui.