Qu'on le veuille ou non, nos enfants digèrent un bon nombre de notions et de mots entendus à la maison. Souvent, leur mère et moi, on est assez fiers de notre job. D'autres fois, disons que la route est un peu plus cahoteuse...

Notre aîné et le sexisme
Avec notre aîné, on a souvent jasé des luttes des femmes. Dans ce temps-là, on parle un peu d’Histoire, puis on fait quelques observations quotidiennes. Au fil du temps, nous lui avons proposé quelques pistes pour être un garçon plus égalitaire, comme pour détecter le sexisme autour de lui. Jusque là, tout est cool. Par exemple, cette année, il a vraiment remarqué que les personnages féminins dans les jeux vidéo, dans les mangas ou dans beaucoup de films n’ont pas le même traitement que les personnages masculins. Good job! 

Ensuite, ça s'est corsé un peu pour moi! Du haut de ses dix ans, il call désormais mon propre sexisme, quand mon humour est douteux ou que je suis pas super égalitaire. Il le dit haut et fort à la moindre occasion: « OUACHE, t'es macho! Ce que tu viens de dire est TELLEMENT sexiste! ». Fair enough. Ça me donne un coup de poing d'humilité dans la face et pour vrai, je suis plutôt fier qu'il soit capable d'être critique envers moi.

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Là où ça déborde carrément, c’est quand sa mère et moi on s’embrasse et qu’il nous crie « VOUS ÊTES SEXISTES ». On constate que son radar à sexisme n’est pas encore au point. Ça le trigger aussi quand il voit des femmes en maillots de bain sur les produits de plage à la pharmacie ou quand il voit des gens se séduire. Il a donc un peu associé la peau, la séduction, les becs et les calins au sexisme. Je lui dis que là, il est un peu dans le champ, et qu'on va devoir réviser ses définitions. 

Les mots de notre deuxième fils
À la maison, les gros mots sont un peu notre faiblesse. On se retient, mais les orteils sur les coins des murs ou un souper raté au rythme du détecteur de fumée réveillent parfois nos envolées langagières fleurales. Notre deuxième fils, lui, retient absolument tous ces mots pour les répéter à la garderie. 

Ça m'a appris à crier « SACRAMENT » en chuchotant. Je sacre de plus en plus comme un ninja.

Il retient aussi les mots des chansons en anglais qui jouent dans le fond de notre vacarme de maison. Depuis deux mois, il scande cette phrase philosophique de Gwen Stefani: « Oh Oh, this my shit! ». C’est un peu de ma faute, parce que j’aime cuisiner avec des playlists de chanteuses pop des années 2000. Je vous épargne ce qu’il a répété pendant des semaines après avoir entendu London Bridge de Fergie... 

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Lors d'une jasette, pendant le bain, il a décidé de boguer sur le mot « pénis ». Il trouvait ça hilarant. Il le criait avec toutes les voix imaginables, et ça a duré plusieurs semaines. Quand on lui a dit qu’on ne trouvait pas ce mot particulièrement drôle, il a changé ses armes et s'est mis à faire des blagues sur ses « boules de testicules ». Ça, je dois avouer que j’ai de la misère à l’entendre sans rire. À chaque fois, je tourne la tête et j’essaie de faire semblant de tousser. Faut croire que les pléonasmes génitaux, c'est mon talon d'Achille. 

Notre fille terrifiante
À la fin de la journée, je me dis toujours que notre fille de six mois nous donnera un break, endormie dans nos bras. Sa chaleur contre moi, je réfléchis au temps qui passe et je me dis qu'avec elle, pour l'instant, rien ne peut trop déborder, à part sa bave. 

Je la regarde dormir. Mais voilà : elle ne dort pas vraiment. Elle sommeille avec les yeux ouverts, comme fucking Gandalf. Même en dormant, notre petite dernière nous a déjà à l’oeil. Ses yeux entrouverts me menacent. Elle fait de la télépathie : « j’ai l’air tranquille, mais je te watch. Essaie donc de me ramener dans ma bassinette, pour voir. »
 

 

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