Je suis une personne très anxieuse. Je l’ai toujours été, mais depuis que je suis maman, la fatigue et les inquiétudes d’une mère se sont rajoutées à mon anxiété de base. Lorsque j’en parle aux gens qui m’entourent, ils sont très souvent étonnés, étant donné que je suis plutôt une personne joyeuse qui fait comme si tout allait bien, même si parfois je suis en pleine crise d’anxiété. Je n’arrive plus à gérer le moindre stress, que ce soit dans ma vie privée ou ma vie professionnelle. J’ai souvent l’impression qu’une bombe va me tomber sur la tête. Mon cœur se met alors à battre à une vitesse record, j’ai mal au cœur, je suis étourdie, je ne gère plus du tout.
Mon anxiété vient de loin. Lorsque j’étais enfant, mon petit corps était tellement en mode angoisse en permanence que j’avais des plaques de psoriasis un peu partout. La seule solution que mes parents ont trouvée pour m’aider à combattre ce stress, est de me faire masser une fois par semaine par une gentille voisine qui était massothérapeute. Mais malgré le fait que les symptômes physiques et visibles s’atténuèrent, les symptômes invisibles eux, restaient. Je ne compte plus les fois où j’ai vomi avant d’aller à l’école. Que ce soit parce que je devais faire une présentation orale, parce qu’il y avait une activité spéciale, parce que je venais de changer d’école… La moindre situation qui sortait de la routine devenait une source d’angoisse.
Il y a quelques semaines, mon petit homme s’est réveillé avec un mal de ventre. Il ne voulait pas aller à l’école. J’ai donc fait ma petite enquête afin de comprendre d’où venait ce mal de ventre. Et voilà que je me rends compte que mon coco est en pleine crise d’angoisse. Ses beaux grands yeux sont remplis de larmes, ils ont un air de panique et il me répète sans cesse qu’il ne veut pas aller à l’école, qu’il veut rester avec moi et qu’il sera sage. Je me revois alors à son âge. Et mon cœur de maman fend en deux.
Bien que j’aie toujours su qu’il était anxieux, depuis qu’il est bébé même, je ne pensais pas qu’il l’était à ce point. Mais l’entrée en maternelle, changement de milieu de vie, a été un gros pas pour lui. Il ne connaissait personne, n’avait aucun ami. Il s’en est fait rapidement, mais il m’a confié qu’il joue souvent seul. Source d’angoisse pour lui.
Le garder avec moi n’aurait pas été lui rendre service, même si tout ce que j’avais envie, c’était de le garder bien coller tout contre moi, dans une petite bulle de réconfort. Je l’ai pris dans mes bras et lui ai expliqué que maman aussi avait souvent mal au ventre quand des situations un peu plus difficiles arrivaient. Je lui ai suggéré d’aller voir les amis, de leur demander de jouer avec lui. Je savais que cela lui demanderait beaucoup de courage de faire ce pas. Ayant un trouble du langage, ce n’est pas toujours facile pour lui de s’exprimer. Il devrait donc construire sa phrase dans sa tête et ensuite trouver le courage de la livrer aux amis.
Lorsqu’il est revenu à la maison le soir, il était très heureux de me dire qu’il avait été voir ses amis et avait joué avec eux durant le dîner et les récréations. J’étais tellement fière, parce que je sais à quel point ça n’a pas été facile pour lui.
Ça aura pris près d’une semaine pour que son angoisse se calme et qu’il n’ait plus mal au ventre le matin. Mais je sais que cette boule au ventre ne l’a pas complètement quitté, et qu’elle n’attend que la prochaine occasion pour se manifester à nouveau…
Quels trucs donnez-vous à vos petits cocos anxieux afin de les aider à surmonter les situations un peu plus difficiles?