Je suis enseignante au secondaire. Je passe mes journées à gérer des petit.e.s adolescents pleins d’énergie, d’hormones et de ce que l’adolescence a de plus beau et de plus laid. J’aime profondément mon travail. Les petites et rares victoires font en sorte que les moments difficiles valent la peine.
 
C’est un métier que j’ai choisi en sachant très bien qu’il ne serait pas facile, que je vivrais des journées difficiles et qu’il y aurait une forte probabilité qu’il nuise sérieusement à ma santé mentale et physique. Je l’ai choisi par passion, par volonté d’être une adulte qui pourrait faire une différence dans la vie de quelques enfants malgré les frustrations et le manque de ressources.

Une difficulté que je n’avais pas prévu au moment où je me suis inscrite au bac en enseignement, c’est la cohabitation des défis d’enseignante avec les défis de mère. Je croyais que j’aurais quelques années avant de vivre des frustrations similaires au travail et à la maison. J’avais tort.
Même si mes élèves ont 13 ans et que ma plus vieille en a 5, je donne souvent les mêmes consignes à tout le monde. « Ne cours pas avec les ciseaux dans les mains! », « Ne mets pas les doigts dans ton nez! », « M’entends-tu quand je te parle? »  Je ne pensais pas devoir dire ça à des élèves du secondaire, mais ça a bien l’air d’être le cas!

Les périodes parfaites où ma planif est alignée avec les intérêts des élèves, que tout coule et que les sourires bariolent le visage de tous, elles existent, mais elles sont très, très rares. Souvent, je ramène de la frustration à la maison. En tant qu’enseignante, je peux rarement réellement dire ce que je pense. Je ne peux pas envoyer promener un élève même s’il vient lui-même d’être méga impoli avec moi. Je ne peux pas être franche avec un parent qui est dans le déni devant les difficultés de son enfant et qui m’accuse d’être la cause de son échec scolaire.

C’est la même chose à la maison. Je m’obstine pendant 25 minutes pour faire manger quatre bouchées de chili. Je passe mon temps penchée à ramasser les mille et une gogosses que je demande tout le temps à ma fille de ramasser. Je lui parle et elle m’ignore, trop perdue dans son jeu imaginaire. Toutes les frustrations de la journée s’additionnent et je trouve ça très difficile de jongler avec tout ça.
 
Je n’avais pas anticipé ça!
 
Est-ce que vous avez des difficultés communes à la maison et au travail?
 
 
 

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