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Le fucking four n’est pas une légende urbaine, soyez prêts!
Crédit: allenlee/pixabay.com

Je n’y croyais pas vraiment. Nous étions passés à travers le terrible two et le threenager sans heurt. L’enfant était resté lui-même, agréable, conciliant, drôle, allumé et raisonnable. Il y avait bien eu quelques crises un peu plus mémorables, mais jamais plus d’une par mois. J’en étais venue à la très prétentieuse conclusion que nous avions simplement été des parents exemplaires qui savaient comment élever un enfant, nous, les pros de l’éducation. 

ERREUR!

Nous avions péché par un grave excès de confiance et notre fils nous a fait ravaler notre orgueil de débutant. 

Nous avions sous-estimé le fucking four et clairement surestimé nos compétences parentales.

Il est arrivé sournoisement dans notre maison tout juste deux semaines avant le quatrième anniversaire. L’Alien du fucking four a pris le contrôle du corps et de l’esprit de notre fils. Il s’est emparé de ses sourires, les a transformés en yeux défiants. Il lui a fait dire « non » quand, avant, il disait « ok maman ». Il a réclamé plus, toujours plus, sans satiété. Il a transformé sa douceur en arrogance effrontée. 

C’est que l’Alien du fucking four est drôlement plus challengeant. Parce que le quatre ans, dans toute la quintessence de son âge, montre de grandes capacités de discussion, de raisonnement et de compréhension. C’est de ça que se nourrit l’Alien. Et c’est aussi ce qui rend les crises plus complexes, dans toute leur ampleur et leurs décibels. 

Je ne reconnaissais plus mon garçon. Je n’arrivais même plus à faire nos sorties maman-belette tant chéries, au restaurant, au musée, au Biodôme ou à n’importe quel autre endroit. Il était trop désagréable, continuellement dans l’arrogance, l’exigence et la confrontation. Un soir particulièrement difficile où nous avions tenté un repas au resto qui avait terminé en ouragan de rage, je lui ai lâché la phrase qui tue, celle qui m’a tuée :

« Je n’ai plus de plaisir à être ta mère. » 

J’étais désemparée. Nous avions perdu notre fils. À ce jour, je ne sais toujours pas où il était parti. Mais en son absence, j’ai pleuré.

Ça s’est replacé au fil des semaines qui nous ont paru des années. Mon fils a continué d’évoluer, évidemment. Mais parfois, je retrouve encore des traces de l’affreux Alien dans mon garçon. J’en suis venue à me dire qu’elles font maintenant partie de lui.

Pourquoi je vous raconte ça aujourd’hui? Pour que vous puissiez vous préparer! Le fucking four n’est pas une légende urbaine. Il existe. Il descend du ciel, la nuit et envahi le corps de votre enfant. Aussi adorable soit-il, il peut être à la merci de l’Alien de l’arrogance et de la défiance. Je ne vous le souhaite pas, mais ne faites surtout pas comme moi et restez sur vos gardes!

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