Depuis que ma fille est à l’école, je n’ai jamais eu la chance d’être en vacances à la semaine de relâche. Une fois, on m’a octroyé une seule journée. C’est tout ce que j’ai eu durant les sept dernières années. Cette semaine encore, je serai au bureau alors que j’aimerais tant en profiter avec mon enfant. Avant qu’elle ne soit trop grande.
 
Pourtant, je ne suis pas inquiète, elle aura de quoi se distraire. Elle passe la semaine avec ses cousines et elles ont un paquet d’activités prévues au menu. Ce qui veut dire qu’elles vont papoter en essayant de passer une nuit blanche, regarder des films en mangeant du pop-corn, aller patiner, faire des ateliers de cirque. Elle ne devrait pas s’ennuyer.


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Mais, en la laissant là-bas pour toute la semaine, j’avais le cœur gros. C’est égoïste, car à mon sens elle ne pouvait pas passer une meilleure semaine autrement. Mais j’aurais aimé que ces vacances bien méritées, elle les vive avec moi. J’aurais moi aussi aimé l’amener à la piscine, aux quilles et lui organiser quelques séances de cinéma maison. J’aurais aimé qu’on commande une pizza, qu’on se fasse un camping dans le salon ou qu’on aille prendre de longues marches dans la fraîcheur de ces derniers jours d’hiver.
 
J’aurais aimé être le genre de parents qui passe la relâche avec sa famille. J’aurais aimé ne pas me sentir si constamment prise entre mon boulot et mon rôle de mère. J’aimerais trouver un équilibre dans tout ça, afin qu’on soit bien toutes les deux. Et je sais que je ne suis pas la seule dans cette réalité. Il y a plusieurs familles en vacances, et plusieurs autres qui vivent la même chose que nous.


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Pour me consoler, je me dis que je suis tout de même super présente comme mère. Que je suis présente tous les jours. Que je m’investis beaucoup pour sa réussite. Au fond, je sais que ma fille passera une superbe semaine et qu’on aura du temps à consacrer à notre couple, son père et moi. Toute une semaine sans enfant! Mais je sais que les jours fileront un peu lentement, tant j’aurais hâte de retourner la chercher en fin de semaine prochaine.
 
La maison est propre et vide. Il lui manque beaucoup de vie. Même nos animaux semblent prisonniers de cet ennui, ils dorment tous deux dans sa chambre, le chien au pied du lit et le chat lové sur son oreiller. J’ai préparé une longue liste de tâches à faire pour m’occuper, mais je sais que je ne vais pas passer à travers. À compter de mercredi soir, je vais compter les heures qui me séparent du samedi. Je sais que je vais m’ennuyer beaucoup. Je sais que ma fille va s’ennuyer aussi, mais juste un peu.
 
Et c’est parfait ainsi.
 
Cette culpabilité est somme toute mal placée, je sais que ma fille comprend et qu’elle est heureuse tout de même. Qu’elle devine que j’aurais aimé être avec elle cette semaine, qu’elle aussi aurait aimé qu’on soit ensemble. Elle est entre de bonnes mains, car ma belle-sœur (et mon amie) est comme une deuxième maman. Et ses cousines comme les sœurs qu’elle souhaiterait avoir.