Quand on parle de littérature jeunesse, je répète souvent que l’important est de lire et de trouver chaussure à son pied, en quelque sorte! De la même façon qu’on ne demandera pas à un adulte qui lit peu de commencer par du Proust, c’est plutôt intimidant pour un enfant de voir des romans ne comportant que du texte. Les romans illustrés sont donc un bon point de départ… mais on peut aussi décider de rester dans ce type de lecture si c’est ce qui nous plaît, hein!

Les romans courts

La collection « Cheval masqué » de Bayard, ce n’est pas la première fois que je vous en parle ! C’est le mélange parfait de qualité, de taille appropriée et de prix mini pour les parents au budget serré. Et comme si ce n’était pas assez, il y a aussi le génialissime Simon Boulerice qui y contribue! Les gens de ma génération seront envahis de nostalgie en lisant « L’abri le plus sûr », dans lequel la famille Bonneville doit composer avec une panne d’électricité qui n’est pas sans rappeler la crise du verglas. C’est très impressionnant à lire, pour un enfant qui ne l’a pas vécu! Avec la bienveillance qu’on lui connaît, Simon Boulerice ne manque pas d’injecter une bonne dose de solidarité et d’entraide dans cette charmante histoire.
 

Crédit photo : Bayard

Si cela vous semble trop terre à terre, allons-y pour de la magie ! Un autre coup de coeur, l’éditeur Talents Hauts, a une mignonne série pour les amateurs de sorcellerie et de félins (allô!). « Esther et Mandragore » met à l’honneur une jeune sorcière intrépide, ainsi que son fidèle chat, dans un quatrième tome, « À l’école des sorcières ». On y voyage entre deux mondes, celui des humains et celui des sorciers, ce qui peut causer bien des ennuis à Esther. Un récit qui parle d’amitié, de courage, de sorts, et tout ça avec une petite touche d’humour.
 

Crédit photo : Talents Hauts

Le format « bigbook »

Au cours des dernières années, un nouveau type de roman s’est développé pour le public des premiers lecteurs : le « bigbook ». Destiné aux enfants du début du primaire, ils se distingue par ses gros caractères, sa typographie éclatée qui attire l’attention et ses illustrations souvent « bédéesques ». L’éditeur québécois La Bagnole s’est dirigé vers cette tendance, avec la série de Lucie la Mouffette, dont le premier tome m’avait bien fait rire. La deuxième histoire de cette petite héroïne nauséabonde réussit à faire de même, cette fois en la mettant face à une horde de ratons. On retrouve plusieurs niveaux de lecture, car ces mammifères veulent construire des condos à la place du jardin de roses qui permet à Lucie de péter en toute tranquillité d’esprit. Encore une fois, l’entraide, l’esprit de famille et la débrouillardise seront à l’honneur pour faire face à l’ennemi!

L’éditeur propose aussi une nouvelle série dans ce format, « Trucs de peur ». On y reste encore dans l’humour, dans ces aventures de deux demi-soeurs avec une relation pour le moins conflictuelle! Dans une intrigue classique qui implique de passer la nuit dans une maison hantée, les deux héroïnes n’auront pas le choix de collaborer pour résoudre des énigmes. Si on croit qu’elle deviendront inséparables à la fin de l’histoire, rien n’est moins sûr… il faut tout de même une suite à leurs péripéties!
 

Crédits photos : La Bagnole

Pour les trouver en librairie ou en bibliothèque…

L’abri le plus sûr
Texte : Simon Boulerice
Illustrations : Mathieu Benoit
Bayard Canada, collection « Cheval masqué ; Au galop », février 2019.

Esther et Mandragore ; À l’école des sorcières
Texte : Sophie Dieuaide
Illustrations : Marie-Pierre Oddoux
Talents Hauts, collection « Zazou », janvier 2019.

Lucie la mouffette qui pète contre les ratons morons
Texte : Shallow
Illustrations : Vannara
Éditions de la Bagnole, février 2019.

Trucs de peur, tome 1 ; Perdues dans le noir
Texte : Alexandra Larochelle
Illustrations : Yohann Morin
Éditions de la Bagnole, mars 2019.