Chaque personne vit différemment l’infertilité. Dans mon cas, ça a vraiment bousculé ma vie, au point de me faire tout remettre en question, et de me faire vivre d’intenses souffrances. Mais à travers toutes ces difficultés, il y a des choses qui m’ont aidée à affronter cette épreuve. À aller mieux, et à ne pas me sentir seule dans cette situation si déstabilisante. Je vous les partage ici, pour que vous puissiez soutenir les gens de votre entourage qui vivraient cette réalité.
 

  1. Ma famille/mes ami.e.s

J’ai la chance d’être très proche de ma famille (mes parents, ma sœur), et d’avoir plusieurs ami.e.s extraordinaires. J’ai pu me confier à elles et eux à plusieurs reprises. Ces personnes m’ont écoutée, encouragée, aidée à y voir plus clair et à valider mes émotions, amenée à voir la situation sous un autre angle. Leur amour a été vital, de même que leur support, surtout au début, quand je vivais une situation sur laquelle je n’avais aucun contrôle, et que les mauvaises nouvelles s’accumulaient.
 

  1. Me rapprocher de mon conjoint

Au début on ne comprenait pas ce qu’on vivait. On a été projetés dans l’inconnu, et les médecins ne pouvaient pas nous dire ce qui n’allait pas avec nous, ce qui nous empêchait de concevoir. On nageait dans l’ambiguïté, et on vivait notre douleur chacun de notre bord. On a dû apprendre à se parler, à se retrouver là-dedans, pour affronter la tempête ensemble, et apprendre à être heureux, peu importe le dénouement.
 

  1. Consulter une psychologue

À un moment donné j’allais tellement mal que j’ai cédé. Mon désespoir a pris le dessus sur mon orgueil et j’ai pris rendez-vous. Je croyais y aller pour 3-4 rencontres, le temps de « me donner des outils pour affronter la situation », mais j’ai compris que ça prendrait plus de temps que ça. Ça a pris des mois, et tranquillement j’ai pu verbaliser ce que je vivais, mais aussi mieux l’appréhender, comprendre mes réactions, et apprendre à vivre avec cette situation. Ça a été le plus beau cadeau que je me suis fait. J’ai arrêté de voir ma psy il y a un moment, et maintenant je me sens plus forte, capable de plus de lâcher-prise, et en même temps de plus de contrôle sur ma vie. N’hésitez pas si vous en avez les moyens ou si ce service est offert à votre travail (généralement 4 à 5 rencontres sont payées, et le service est offert en toute confidentialité). Dans le public il y a beaucoup d’attente alors inscrivez-vous dès que possible.
 

  1. Le temps

C’est cliché à dire mais le temps arrange vraiment les choses. En cheminant à travers cette situation j’ai appris à l’apprivoiser, à réaliser que je pourrais être heureuse sans enfants. Quand les traitements devenaient trop difficiles, j’ai pris un temps d’arrêt, je me suis reposée, j’ai pensé à d’autres choses. On s’est donné du temps pour réaliser des projets (comme les rénovations de notre condo), pour faire avancer notre vie, pour ne plus être dans l’immobilisme et l’inconnu. Si la parentalité arrive, on l’accueillera avec bonheur, mais on n’est plus en attente, on est dans l’abondance de la vie.
 

  1. Écrire

Quand je vivais des choses trop intenses je les notais ici et là, dans mon ordinateur, dans mon téléphone, sur des bouts de papier. Puis j’ai commencé à écrire pour TPL Moms. Écrire et partager ce que l’on vit permet de mieux le comprendre, de lui donner un sens, un ordre, et de se le ré-approprier autrement (c’est pas mal le sujet de ma thèse de doctorat, ha!). Cette mise à plat est souvent salutaire, car on sort de notre tête les pensées qui nous torturent et on peut les regarder avec un autre œil. On peut même les transformer de façon artistique, et faire du beau avec du laid. Je ne suis pas la seule que ça a aidée, l’autrice India Desjardins a écrit un livre sur son expérience avec l’infertilité, que je vous recommande vivement.
 
Quelles sont les choses qui vous ont aidé.e à passer à travers l’infertilité? Avez-vous des ami.e.s qui sont passés.e. à travers cette épreuve?