Je ne sais pas si vous connaissez Elise Gravel qui est une de nos chouchous de l'internet. Tantôt illustratrice, tantôt autrice, souvent les deux, j'adore savoir qu'elle est dans le paysage familial pour permettre d'apprendre à tout le monde de manière ludique qu'on a le droit d'aimer qui ont veut, quoi qu'on veut qu'on soit une fille ou un garçon ou les deux.

Récemment, un ami s'est enlevé la vie et ça m'a fait prendre conscience comment on ne laisse pas les gars vivre et exprimer leurs émotions et comment on les shame quand ils ressentent des choses qu'on attribue aux filles. C'est pas nouveau, plus on augmente en âge, plus on a de chance de voir un gars de notre entourage se suicider. Ce petit aparté peut sembler lourd, mais je le trouve important pour mettre le doigt sur un des bobos qui guette les petits gars qui deviendront un jour grand : c'est correct de ressentir des choses et c'est encore mieux d'en parler.

Dans une idée de fluidité des genres qui m'est, je pense, naturelle, disons que je ne réprimande jamais mon fils parce qu'il joue à un jeu ou parce qu'il est plus câlin que les autres. S'il a ses préférences tout comme plusieurs de ses ami.es de la garderie que ce soit un jour des camions ou des poupées et des toutous, je me fous de ce qu'il aime, tant qu'il reste gentil avec les autres. Du haut de ses presque 3 ans, disons que c'est déjà assez demander.

Elise Gravel pourrait dans son cas prendre sa retraite de l'enseignement gratuit à des personnes qui essaient de la corner avec des idées un peu arriérées, mais dans une force sublime, elle les éduque encore et encore avec une politesse déconcertante et surtout, des illustrations qui touchent le coeur des enfants et des adultes.

Donc Élise, en mon nom de maman d'un petit gars qui est créatif, coquet et affectueux, en mon nom d'adulte qui vit depuis bientôt 33 ans dans un monde où on ne laisse pas les gars être des humains avec des sentiments, aujourd'hui, j'ai envie de te dire merci de continuer de te battre avec d'aussi beaux dessins qui ont une place bien taillée dans mon coeur.

 

Crédit:Elise Gravel