Un ami me partageait récemment comment la parentalité avait changé sa vie. Il me parlait des petits deuils de son ancienne vie qu’il a eu à faire : ne pas avoir la même énergie qu’avant, avoir moins de temps pour soi, devoir gérer plus souvent toutes sortes de maladies pas cool comme la gastro, la vie sexuelle qui change, les priorités aussi. Devoir être en don de soi constant. Cela s’ajoutait à ce que me partageaient des membres de ma famille à propos de la parentalité, comme quoi il y a un avant et un après. Le quotidien qui change radicalement, les activités, les préoccupations, et le sens de la vie en général.

Ça m’a fait réfléchir au fait que lorsque l’on fait des démarches en fertilité pour devenir parents, on a beaucoup de temps pour réfléchir à toutes ces choses. De lire sur le sujet. De voir nos amis, nos frères, nos sœurs, nos cousins, nos cousines, devenir parents avant nous. Et par moment c’est tellement difficile de faire toutes les démarches qu’on finit par se demander : mais pourquoi on se donne tout ce mal pour que notre vie change à ce point? C’est comme si on avait beaucoup plus le loisir de se poser la question que le couple qui n’a qu’à faire l’amour et voilà, ils embarquent dans l’aventure, ou alors ceux pour qui la femme tombe enceinte sans que ce ne soit trop prévu. Comme si on devait faire un choix plus conscient, car il y a de nombreux obstacles pour y arriver. On n’a pas le luxe de l’insouciance. On doit travailler très fort, endurer toute cette souffrance, dépenser des milliers de dollars, et pour quoi? Pour se jeter dans le vide finalement. En toute connaissance de cause. Ou presque.

Nous ne sommes certainement pas les seuls à devoir faire un choix plus « conscient » de la parentalité. Tous les couples qui doivent attendre un peu plus longtemps pour toutes sortes de raisons, les couples homosexuels qui doivent faire des démarches complexes, les femmes seules qui veulent enfanter, bref, toute personne pour qui le chemin vers la parentalité est pavé d’obstacles, ou prend un peu plus de temps que prévu.

Mais à chaque fois, à chaque essai, on se dit que ça vaut la peine. De connaître cet amour-là. J’ai hâte d’avoir ce petit être qui grandit en moi, qui dépend de moi, qui met son petit nez dans mon cou en me murmurant : « je t’aime maman ». Cela compense grandement pour tous les aspects plus difficiles de la parentalité. Mon ami et les membres de ma famille étaient unanimes là-dessus. Alors on continue les démarches et on garde espoir. Espoir que l’on vivra cela, un jour, nous aussi.

Et vous, avez-vous eu le sentiment de faire un choix conscient en devenant parents ?