En fin de semaine dernière, la gastro s’en ai pris à mon plus jeune. Puisqu’il adore mettre ses doigts dans ma bouche lorsque je l’allaite, j’anticipais que ses microbes trouvent bientôt refuge dans mon corps.
Et ce qui devait arriver arriva. Mardi matin, je me suis levée avec d’atroces crampes au ventre. J’ai dû élire domicile dans la salle de bain et renoncer à aller travailler.
Au départ, j’étais fâchée et découragée de prendre un congé maladie. Je me sentais coupable de faire faux bond à mes clients qui comptent sur moi.
Les premières heures, mon corps tentait tant bien que mal d’évacuer le virus par tous ses orifices. Puis, il y a eu accalmie. Évidemment, j’avais toujours un bon mal de coeur, une soif affreuse et un manque flagrant d’énergie. Par contre, j’ai pu DORMIR et me reposer. Les garçons étaient à la garderie et mon mari était au travail. J’avais la maison à moi SEULE.
Entre mes visites plus espacées à la salle de bain, j’ai donc somnolé et dormi plusieurs heures. J’ai écouté le silence. Pas de cris, pas de pleurs, pas de demandes, pas de « maman ». Seulement le SILENCE et, parfois, le chant des oiseaux qui traversaient la fenêtre de ma chambre.
Le lendemain, j’allais mieux, mais j’étais toujours contagieuse. J’ai donc travaillé de la maison en pyjama, confortablement installée avec mon portable dans mon lit. À nouveau seule et en silence.
Ces deux journées ont été terriblement bénéfiques. Depuis la naissance de notre dernier garçon, il y a près de 14 mois, je ne m’étais jamais octroyé deux journées pour moi (et même une seule!). Certes, ces deux jours ont en partie été consacrés à évacuer ledit virus, mais je ne pensais qu’à moi et je me reposais.
Notre garçon de 4 ans s’endort rarement avant 22h00. Je fais du cododo avec bébé qui se réveille encore plusieurs fois par nuit. Les moments dédiés à me reposer et à me ressourcer se font donc TRÈS rares. Lorsque mon plus grand s’endort enfin, je m’échoue généralement dans mon lit pour m’endormir à mon tour (et parfois, je m’endors même avec lui!). Le matin, la routine du travail reprend vite son cours.
C’est ainsi que j’ai réalisé que cette gastro avait été, en quelque sorte, un cadeau. Elle m’a obligé à m’arrêter, à prendre soin de moi et à me reposer.
J’ai souvent entendu dire qu’il faut materner la maman pour qu’elle puisse materner son enfant. Notre première enfant était lourdement handicapée. Avec elle, j’ai toujours appliqué cette prémisse selon laquelle mon mari et moi devions prendre soin de nous pour être en mesure de prendre soin d’elle. Je réalise qu’avec mes fils, qui sont nés après son décès, j’éprouve énormément de difficulté à l’appliquer. Je regrette d’avoir perdu cette façon de voir les choses qui était si bénéfique pour moi, pour mon couple et pour ma fille. J’espère que ce temps d’arrêt forcé par la gastro m’aidera à y remédier!