Mon chum et moi avons acheté notre première maison en 2012. En même temps qu’on défaisait les boîtes, je finissais mon dernier paquet de pilules. On s’était dit que le timing était parfait et on imaginait déjà la chambre qui deviendrait celle de notre bébé.
Ayant commencé à prendre la pilule à 14 ans, ça faisait la moitié de ma vie que je la prenais à ce point-là. Je ne connaissais pas du tout de quoi mon cycle naturel avait l’air, ni les symptômes qui accompagnaient mes menstruations.
Source: Simone van der Koelen/ Unsplash
C’est à ce moment que j’ai commencé à TOUT analyser. Maux de cœurs, seins douloureux, ballonnements, étourdissements. Voilà, j’étais enceinte! WRONG. En fait, je vivais ce que mon corps aurait vécu toutes ces années si ce n’était des hormones que je prenais.
S’ensuivit alors près de trois fuck*ng longues années à analyser chaque petite chose et à me convaincre que j’étais enceinte à chaque mois. Et à être déçue à chaque fois. Une roue qui tourne, une porte-tournante de déception. Prendre ma température, faire des tests d’ovulation, être sûre sûre sûre que cette fois-ci, c’est la bonne. Puis, deux longues semaines à attendre le moment pour faire le fameux test de pipi et durant lesquelles tout devenait un signe que j’étais enceinte. Je serais gênée de vous montrer mon historique Google de cette période. La procréation était rendue ma job à temps partiel.
Fast forward après avoir eu mon premier garçon. Misère, j’ai des symptômes. J’avais beau avoir un stérilet, je restais stressée à l’idée de tomber enceinte par accident. Quelle ironie.
Puis, pour nous, il était clair que notre famille était complète après deux enfants. Quand mon chum a pris son rendez-vous pour une vasectomie, j’ai senti un énorme poids se soulever de mes épaules. Enfin, je n’aurais plus à m’imaginer que tout était un signe de grossesse. Enfin, je pouvais laisser mon corps faire ce qu’il fait et avoir des cravings de mangues après avoir ovulé (true story). Enfin, je pouvais remettre ma démission en tant que procréatrice.
Bref – je n’étais plus LA responsable de NOTRE contraception. Après tout ce que mon corps a vécu pour nous donner nos deux beaux enfants (et ne pas nous en donner dans les autres moments), je crois que c’était plus que juste que ce soit à son tour. Je suis même allée lui acheter des petits pois congelés!