L’autre jour, ma meilleure amie me présentait une de ses collègues de travail. Nous discutions tout bonnement quand cette collègue s’est mise à me parler du nouvel amour de sa vie. Elle venait tout juste de faire sa connaissance et malgré les petits ajustements d’un début de relation, ils vivaient le parfait bonheur. Même si je la connaissais à peine, j’étais contente pour elle, car elle en parlait avec une telle passion. Cela a donc piqué ma curiosité et je voulais en apprendre davantage sur cette relation si fusionnelle.  Alors, au moment où elle me racontait qu’elle et son amour aimaient manger des tartes ensemble au dessert, je lui ai posé LA question existentielle: « Vos tartes, les cuisinez-vous maison ou elles viennent du magasin? »

Comprenez-moi bien, je devais savoir s’ils étaient assez fusionnels pour qu’elle se donne la peine de lui concocter des tartes homemade. Cette question est légitime, non? Ainsi, je pouvais mieux juger de leur relation. Parce que à part juger la relation de ces deux tourtereaux, j’avoue que ma question n’avait aucun rapport.

Pour être totalement honnête, son nouvel amour était en fait son petit bébé de 8lbs et quart à qui elle venait de donner la vie. Ah et les tartes, c'était le lait qu’il buvait. Dans le fond, j’ai osé lui demander si elle allaitait.

Je croyais peut-être que cela avait une valeur ajoutée de savoir si le lait que buvait son bébé venait de ses seins ou du magasin. Aurait-ce été une façon pour moi de juger la mère ou l’enfant qui est devant moi? Comme si le fait qu’elle allaite (ou non) m’en disait plus sur leur relation. Si elle décide d’offrir les préparations commerciales, c’est qu’elle doit avoir eu du mal à allaiter ou pire encore, avoir un bébé difficile. (ou qu'elle a fait ce choix, hein!)

Je ne dis pas que poser la question à une nouvelle mère n’a pas sa place. Au contraire, c’est un sujet très pertinent lorsque nous sommes une nouvelle mère et que nous avons envie d’aborder le sujet. C’est un sujet de conversation que nous pouvons avoir avec notre sœur, notre cousine, notre meilleure amie ou qui que ce soit que nous connaissons bien. Je me demande seulement pourquoi cette question est parfois posée à de parfaites étrangères. C’est là que la réponse n’a aucune valeur ajoutée.

Et je me souviens qu’une parfaite inconnue me l’a demandé au Walmart tout de suite après m’avoir fait la remarque que mon bébé était mignon. Genre entre deux rangées de tartes au sucre,  j’ai dû répondre à cette charmante inconnue que non, je n’allaitais pas. Puis, j’ai senti le besoin de justifier pourquoi je n’allaitais pas. Quand j’y repense, je me dis que cette question lui a permis de juger en 2 secondes la mère que je suis. J’étais tout d'un coup dans la catégorie des mères aux préparations commerciales.  

«Non madame, mes tartes, je ne les cuisine pas maison. Je les achète chez IGA et devinez quoi, on se régale quand même. »

Vous est-il déjà arrivé de vous faire poser LA question par une pure inconnue?