*Je ne suis pas spécialiste de la question: j'ai seulement fait quelques recherches*

Sans l'ombre d'un doute, les conditions de vie (ou de mort) et de détention des migrants qui traversent la frontière sud des États-Unis sont terribles, et c'est un euphémisme. Les reportages et les photos qui s'accumulent ont de quoi briser les coeurs - mais apparemment pas ceux des personnes au pouvoir.

Mais en plus de s'insurger contre de telles pratiques chez nos voisins du sud, il faudrait aussi s'occuper des conditions des migrants chez nous. Certains vont dans des prisons, d'autres dans des centres qui y ressemblent.

Ça fait des années en fait que des articles sont publiés sur le Centre de prévention de l’immigration à Laval. Oui oui, Laval. Hommes, femmes et enfants y sont envoyés, 5 à 10% des demandeurs d'asile au Canada aboutissant en effet en détention.

L'objectif est de « détenir des étrangers qui représentent un danger pour la population canadienne [une infime minorité] ou qui seraient susceptibles de se soustraire aux enquêtes et procédures de Citoyenneté et Immigration Canada (CIC) ou encore qui n’ont pas les documents d’identité requis pour circuler en sol canadien », selon cet article qui présente le point de vue d'intervenantes sociales qui y ont travaillé. On y lit que les impacts négatifs sur les détenus sont réels et multiples.

En effet, le centre est comme une prison, les demandeurs d'asile sont menottés en y allant ou pour toute sortie, il y a peu à faire, les conditions de vie sont loin d'être optimales et que les détenus ont le sentiment d'être déshumanisés. Plusieurs organisations, Amnistie internationale, l'UNICEF et le Comité des droits de l'homme de l'ONU, dénoncent en outre la détention d'enfants qui a un impact nocif sur eux, mais disent aussi que séparer les enfants des parents serait également une erreur.

Un nouveau Centre de prévention de l’immigration doit voir le jour l'an prochain à Laval, dénoncé par des intervenants qui espèrent que le gouvernement puisse trouver des solutions alternatives à la détention.

Avec les conditions politiques, socioéconomiques et climatiques, il est certain que les pays du nord seront de plus en plus confrontés à un flot de migrants. Puissions-nous les accueillir comme des frères et soeurs humains.

Je reprends les mots de la poétesse Warsan Shire qui ont terminé cet article du Devoir:

« Personne ne quitte sa maison

À moins que cette maison soit la gueule d’un requin […]

Personne ne met ses enfants dans un bateau

À moins que la mer ne soit plus sûre que la terre

Personne ne quitte sa maison

À moins qu’elle ne susurre dans ton oreille

Pars

Fuis maintenant

Je ne sais pas ce que je suis en train de devenir

Mais je sais que n’importe où ailleurs

Sera plus sûr qu’ici »