Une étude réalisée par les chercheurs québécois Patricia Conrod et Elroy Boers, de l’Université de Montréal et du CHU Sainte-Justine a tracé un lien assez direct entre le temps consacré aux médias sociaux ou à regarder la télévision et l’apparition ou l’intensification des symptômes de dépression chez les adolescents.

Ouf. Chez  TPL Moms, en apprendre davantage sur cette étude nous a inquiétées et aussi, nous a fait nous questionner sur notre propre utilisation des médias sociaux. Les chercheurs ont questionné plus de 4000 adolescents canadiens âgés de 12 à 16 ans sur leurs diverses activités en lien avec la technologie et les ont invités à évaluer eux-mêmes le temps passé devant des écrans. Des questionnaires sur divers symptômes dépressifs ont aussi été distribués à l’échantillon d’ado afin d’évaluer les associations entre les deux variables (temps devant l’écran et symptômes dépressifs).

En gros, les résultats ont tous pointé vers le fait qu’une consommation en moyenne élevée de réseaux sociaux et de télévision augmenterait les risques d’avoir des symptômes de dépression et que ce risque augmenterait lorsque la consommation de ce type de contenu est plus grande. Les chercheurs pensent que l’univers lié à ces deux types de contenu (réseaux sociaux et télévision) est le grand fautif, car il présente des images qui poussent à la comparaison sociale entre l’ado et une personne de son âge/groupe social et culturel. Comme les contenus sont quasi toujours idéalisés sur les deux plateformes, la comparaison que l’adolescent fait est donc nécessairement négative envers lui-même, entraînant ainsi un impact sur son estime de soi. Et avec les algorithmes, ça devient une spirale sans fin. Le jeune consomme les contenus, interagit avec eux, les recherche et voit donc davantage de contenus similaires à ceux qui lui causent du tort.

Quand on sait que la dépression frappe davantage les jeunes de 15 à 24 ans que tous les autres Canadiens, cette recherche est un peu inquiétante par rapport à la consommation que nos jeunes font des médias sociaux. On a tendance à oublier que le contenu présenté sur ces plateformes peut être vraiment nuisible si on n’a pas le recul nécessaire et surtout, il est facilement accessible. L’étude ne présentait pas de solution précise pour contrer le phénomène, car il n’y en a pas. Une discussion ouverte avec vos jeunes peut aider à les orienter vers une utilisation et une consommation plus sécuritaire des médias sociaux et ultimement, un certain contrôle de leur temps en ligne peut devenir nécessaire si des signes de dépression sont présents chez le jeune.

*On précise que ces résultats sont basés sur une observation. Les chercheurs ont déjà affirmé avoir à confirmer le lien causal entre les médias sociaux et la dépression, mais que les données pointaient dans cette direction.

Les détails de ces travaux sont publiés dans la revue JAMA Pediatrics, (en anglais).