Quelques semaines après la naissance de mon aîné, je disputais mon premier match de volleyball post-accouchement avec des collègues de travail. Tout se déroulait relativement bien jusqu’à ce que j’exécute un smash et que je sente mon cuissard se remplir d’urine lorsque je suis retombée au sol. En plus d’être super honteuse (car c’est clair que tout le monde sur le terrain avait remarqué mon inconfort), j’avais peur d’être une incontinente pour le reste de mes jours… à 27 ans! C’est de cette façon que j’ai appris que le périnée existait et que ce cher muscle pouvait se « rééduquer ».

En m’informant sur le sujet, j’ai appris que certains physiothérapeutes se spécialisent en rééducation périnéale et pelvienne. C’est le cas de Marie-Claude Lemire de PhysioMCL, que j’ai consultée pour rédiger ce texte. Son approche, ses traitements et ses trucs m’ont grandement aidée à retrouver une vie à peu près normale et à reprendre graduellement l’activité physique. C’est pourquoi je vous partage certains de ses conseils.

 

À quel moment doit-on consulter en rééducation périnéale et pelvienne?

Toutes les nouvelles mamans pourraient rencontrer d’emblée un.e physiothérapeute en rééducation périnéale et pelvienne afin d’obtenir une évaluation, mais certains cas nécessitent une attention particulière. Si les forceps ou la ventouse ont été utilisés lors de l’accouchement ou s’il y a eu une déchirure importante, il est particulièrement indiqué de consulter. Aussi, dès qu’un malaise, un inconfort ou des lourdeurs sont présents dans la région pelvienne ou si des fuites urinaires sont observées, il est important de voir un professionnel sans tarder. Il en va de même si les relations sexuelles sont douloureuses.

 

Comment se déroule la première consultation avec le ou la physiothérapeute expert.e en rééducation périnéale?

La première rencontre en est une d’évaluation qui dure généralement entre 75 et 90 minutes. Le physiothérapeute commencera par vous questionner sur plusieurs sujets en lien avec le périnée. Ensuite, plusieurs tests sont effectués afin d’examiner la posture, la respiration, le mouvement du dos et des hanches, l’abdomen, la cage thoracique puis la diastase. Enfin, un examen vaginal (et même anal dans certains cas) est réalisé, toujours avec le consentement de la cliente. On y évalue la qualité du muscle: sa contraction, sa détente, son tonus. De plus, la cicatrice sera évaluée ainsi que la position des organes. Cette dernière étape peut paraître impressionnante, voire stressante, mais le physiothérapeute sait créer une relation de confiance avec la cliente.

 

Quelle est la durée moyenne du traitement?

Elle est variable d’une cliente à l’autre, mais se situe généralement autour de 5 à 7 traitements après l’évaluation initiale. Les suivis sont plus souvent aux 2-3 semaines.

 

Quelques informations en rafales

  • La méthode visant à arrêter d’uriner pour renforcer ses muscles pelviens est à éviter. Les exercices de Kegel sont donc à réaliser en dehors de ce contexte.
  • Les femmes ayant subi une césarienne peuvent aussi avoir besoin de rééducation périnéale à cause des effets de la grossesse et du post-accouchement.
  • Certains hommes peuvent éprouver, eux aussi, des problèmes de périnée risquant d’entraîner des difficultés urinaires ou même érectiles (surprenant, mais vrai!).
  • La consultation en rééducation périnéale et pelvienne est à son meilleur lorsqu’elle s’accompagne d’un programme soutenu d’activité physique chapeauté par un physiothérapeute expert en entraînement. Combinées, ces deux façons de prendre soin de son corps offrent des résultats optimaux (pour ceux de Trois-Rivières et les environs, je vous suggère Physio MCL et Équilibre Urbain).
  • En consultant le site de l’OPPQ (Ordre Professionnel de la Physiothérapie du Québec), on y retrouve les expertises de chaque physiothérapeute, ce qui facilite la recherche d’un professionnel en rééducation périnéale et pelvienne.

La bonne nouvelle, c’est qu’avec un bon suivi, des conseils et exercices, les problèmes pelviens post-grossesse se traitent… j’en suis la preuve! C’est un travail de longue haleine qui nécessite efforts et temps, mais les effets bénéfiques sur la santé globale en valent vraiment l’investissement.