Une autre journée, une autre tragédie complètement inconcevable. Le genre d’histoire qu’on lit le matin en buvant son café et qui nous vire les entrailles à l’envers. Une histoire qui brise en mille miettes notre cœur de parents. Où l’espace d’une seconde, on s’imagine dans les souliers de cette famille affectée et ça nous donne envie de hurler de douleur.
Noyades, oublis, accidents. Pas une journée ne passe sans qu’un drame irréel (mais bien réel) se produise, ici ou plus loin. Pas une seule journée sans que le destin de gens, de parents, de témoins, de premiers répondants, ne soit bouleversé à jamais. Pas une seule journée de répit.
Et au travers de ces drames, au travers de ces tragédies, au travers de cette douleur, des gens se pointent. Des gens en arrière de leur clavier, sur leur téléphone. Des gens dont la première pensée, le premier réflexe est de pointer le doigt et de trouver un coupable.
On les retrouve souvent dans la section des commentaires. Et ils commencent souvent leur message par un « MOI ENTOUCAS ». Moi entoucas, je n’oublierais JAMAIS mon enfant dans ma voiture. Moi entoucas, je ne quitte JAMAIS mon enfant des yeux. Moi entoucas, ça ne m’arriverait JAMAIS.
Parce que personne ne pense jamais que ce genre de tragédie pourrait arriver. Personne ne se lève le matin en croyant que le soleil se couchera et que la personne la plus précieuse dans leur vie leur aura été arrachée des mains. PERSONNE.
Des accidents, ça arrive. Ça arrive aux meilleurs parents du monde. Si une seule fois, votre enfant a eu le temps de dessiner sur un mur, si une seule fois, vous vous êtes retourné à l’épicerie et il n’était plus dans votre champ de vue, si une seule fois, votre coeur a battu un peu plus vite en vous demandant si la clôture était bien fermée, ça aurait aussi pu vous arriver. Malheureusement, personne n’est à l’abri d’un accident, car un accident, c’est imprévu et soudain.
Je peux vous garantir à 1000% que les personnes impliquées devront composer pour le reste de leur vie avec une culpabilité sans nom. Qu’elles sont les premières à se pointer du doigt et revenir sur chaque seconde en se demandant ce qu’elles auraient pu faire de différent.
Tout ce dont elles ont besoin, c’est d’un minimum de compassion, d’empathie, de sympathie, même. En fait, absolument personne n’a besoin du commentaire de Gérard de St-Julienne qui lui, n’aurait jamais laissé son enfant être la victime d’un terrible accident alors qu’il a probablement un jour traîné les siens dans un panier en osier sur le banc arrière de sa Buick tout en fumant deux paquets de cigarettes les fenêtres fermées.
De grâce, si jamais l’envie vous prend de faire un commentaire de la sorte, arrêtez-vous une petite seconde, prenez une grande respiration, et pour l’amour, ayez donc un peu de compassion.