Je l’avoue, je gâte mes enfants. Ils ont pas mal tout ce qu’ils désirent et je suis vraiment extra quand vient le temps de célébrer les anniversaires ou les fêtes diverses. Leurs tiroirs sont remplis de vêtements et ils ont plusieurs paires de souliers/bottes. Mon plus vieux a déjà fait plusieurs voyages et le bébé fera son premier cette année. Cinéma, restaurants, zoo, activités – toute la patente. On prévoit même d’aller à Disney World dans deux ans.
Voyez-vous, j’ai grandi dans une famille avec peu de moyens. Ma mère était monoparentale et ne gagnait pas de gros salaires. On ne manquait de rien, mais on n’avait pas d’extras non plus. Pas mal tout ce que je portais, ma soeur l’avait porté avant et j’avais droit à une nouvelle paire de chaussures par année. Je vous laisse deviner où on les achetait.
Je regardais avec envies mes copines, me demandant souvent pourquoi nous on n’en faisait pas des voyages à Ogunquit. Petite, je trouvais donc que le Père Noël était cheap avec nous comparé aux maisons des voisins. Pourtant, j’avais été fine, moi aussi. Chaque sortie scolaire était un casse-tête pour ma maman au budget serré et mautadine qu’on en a vendu du chocolat pour financer nos activités parascolaires.
Je sais, je sais, l’important c’est les belles valeurs, les moments passés ensemble, l’amour, etc. Je sais tout ça. Et ce sont mes priorités numéro un, croyez-moi. Mais on vit tout de même dans un monde matérialiste. Et quand on passe sa vie à ne pas avoir accès aux mêmes choses que les autres, eh bien, ça crée en nous une certaine jalousie.
Mon chum et moi, on travaille fort. On paie nos factures. On n’a pas de dettes. Et oui, on est extrêmement privilégiés d’avoir des bons emplois et de ne pas avoir de difficultés physiques ou mentales qui nous empêchent de travailler. D’avoir eu accès à de l’éducation.
On essaie de bien éduquer nos enfants à tous les jours. On leur montre la gratitude, on leur transmet nos valeurs sur l’environnement, le partage, l’entraide. Souvent, on parle du fait qu’on est privilégiés dans notre vie et que ce privilège est précieux. On parle de causes qui nous tiennent à coeur et de comment on peut aider les autres.
Alors, même si on sait que le bonheur passe par le temps qu’on est ensemble et non par les trucs qu’on achète, on gâte les enfants. On dit « oui » plus que « non ». Mais on dit aussi « non » et le jour où ce « non » là ne sera plus correct et qu’il n’y aura plus de vrai « merci » au bout de la ligne, alors on ne gâtera plus.
Car, au bout de la ligne, l’important c’est de trouver un équilibre entre « rendre mes enfants heureux parce que ça leur fait plaisir et que j’en ai les moyens » et « créer des petits monstres qui croient que tout leur est dû ».
Et je ne veux pas non plus qu’ils deviennent désabusés devant les cadeaux ou qu’ils croient que tout est jetable. Je veux qu’ils fassent attention à leurs choses, et je veux surtout qu’ils soient reconnaissants.
Gâtez-vous vos enfants?