Les médias et les nutrionnistes nous ont barouettés d’un bord et de l’autre avec le gain de popularité de nouveaux régimes alimentaires (peut-on même parler de tendances?) comme le végétarisme, le véganisme, les régimes cétogènes et paléo, et on en passe. Qu’on se le dise, on est plus confus.es que d’autre chose et voilà encore qu’une nouvelle étude dément l’idée que la viande rouge soit mauvaise pour la santé.
Maintenant que plusieurs personnes boudent la viande (ou pas, mais que disons que les protéines végétales ont une belle place dans le nouveau guide alimentaire canadien), cette méta-analyse canadienne publiée par l’American College of Physicians avance qu’il n’est plus nécessaire de réduire sa consommation de viande rouge ou de charcuteries. Bien sûr!
Anita Koushik, spécialiste en épidémiologie du cancer au CHUM, parle plutôt d’équilibre lorsqu’il est question de nos habitudes alimentaires.
« C’est toujours la même chose pour la recherche sur les habitudes alimentaires. Le message diffère toujours. Il y a plusieurs personnes qui mangent de la viande de façon saine. Le message avant, je pense, était qu’il fallait arrêter de manger de la viande, et peut-être que ce n’est pas exactement le message qu’on doit donner pour des raisons de santé. Si on en mange trop, c’est ça le problème. » a-t-elle expliqué dans une entrevue avec La Presse.
Gregory Moullec, un professeur de l’École de santé publique de l’Université de Montréal, s’est également prononcé sur la question, dans un échange de courriels avec La Presse, en mentionnant que les conséquences qui découlent de la consommation de viande rouge sont multiples:
« Ces études (et leurs conclusions souvent clivantes) éloignent malheureusement l’opinion publique des vrais enjeux sociétaux autour de l’alimentation. Je pense en particulier aux fléaux de l’obésité (chez les enfants/ados) et des inégalités sociales avec l’épineux problème de l’insécurité alimentaire ! ! ! On pourrait aussi parler des enjeux environnementaux et du rapport du GIEC qui recommande une diminution importante de la consommation de viande. Selon leurs estimations, ce serait aussi efficace que de diviser par deux le parc automobile mondial ! » a-t-il expliqué.
Les recommandations ont l’air de constamment changer et franchement, on ne sait plus sur quel pied danser (ou grignoter).
Ce qu’on en retient, toutefois, c’est que peu importe le régime qu’on suit, l’important est de respecter un certain équilibre, ce qui est valable pour absolument tout dans la vie. Viande ou pas, on doit essayer de s’informer sur les aliments qu’on consomme: d’où ils proviennent, la façon dont ils ont été manipulés ou transformés, laissent-ils une grosse empreinte écologique?
Bref, mangeons de façon responsable, et ça vaut aussi pour le steak!