Je faisais mon petit tour matinal de mon fil d’actualité Facebook quand je suis tombée sur une publication qui m’a incroyablement choquée : une résidente de Toronto a découvert plusieurs sacs de poubelle remplis de vêtements pour enfants et tous étaient fortement endommagés par ce qui semble être des coups de ciseaux. Voici la publication en question, qui a été partagée plus de 10 000 fois depuis mardi.

Was so disappointed to walk by garbage bags yesterday full of brand new baby and children's clothes, toys, shoes and...

Posted by Natasha McKenna on Tuesday, January 7, 2020

L’entreprise en question, Carter’s OshKosh B’gosh Canada, a répondu à la controverse en disant que la sécurité des enfants est la priorité numéro un et que l’entreprise se débarrasse de tous produits endommagés ou inutilisables afin de prévenir les risques de blessures (vous pouvez lire cette déclaration ici, dans un article en anglais de Global News).

Permettez-moi de rire – jaune en maudit – face à cette explication qui est tout sauf satisfaisante. Comme la résidente torontoise Natasha McKenna explique, les vêtements, mitaines, souliers et jouets étaient en apparence neufs, mais ils présentaient des dommages qui ne peuvent tout simplement pas résulter de « défauts » ou de « traces d’usure ». On peut voir dans les photos qu’un chandail est carrément lacéré, aucun dommage régulier n’aurait pu causer ce résultat.

Les entreprises du milieu de la mode jettent des milliers de vêtements et accessoires chaque année et c’est malheureusement une pratique courante d’endommager les vêtements jetés afin que ceux-ci ne soient tout simplement pas récupérables. En 2016, c’est le Groupe Dynamite Garage qui avait été pris la main dans le sac et si cette pratique peut « s’expliquer » comme une stratégie pour faire des économies d’impôt (en gonflant les pertes), elle n’est tout simplement pas excusable pour des entreprises qui font des millions de dollars en profit CHAQUE année.

Quand je pense à tous les minis d’amour dont les familles n’ont pas les sous pour acheter le minimum pour bien les protéger du froid, mon cœur se brise parce que je me dis que tous ces vêtements lacérés et endommagés volontairement pourraient facilement les aider en étant donnés à des organismes communautaires ou à des friperies.

Et c’est sans compter l’aspect environnemental de tout ce gaspillage de vêtements. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a décidé d’interdire aux commerces de jeter leurs invendus aux ordures.

J’espère que Carter’s OshKosh B’gosh Canada profitera de cette controverse pour revoir ses politiques avec les vêtements invendus ou retournés. Même si l’entreprise est loin d’être la seule à poser ce genre de geste, voilà qu’elle s’est fait prendre et qu’une sérieuse remise en question est nécessaire.