Dernièrement, je me suis rendu compte que j’étais née avec un gros défaut. Mon problème, c’est que je me préoccupe trop (beaucoup trop) de ce que les autres pensent. T’sais quand le je-m’en-foutisme a cogné à la porte, je n’étais clairement pas à la maison. Je sais que je ne suis pas la seule avec ma condition et que les personnes qui en souffrent comme moi se reconnaissent. Mais pour ceux et celles qui ont la chance de vivre sans ce poids sur les épaules, voici quelques-uns de mes symptômes pour vous aider à mieux comprendre ma réalité: prendre les choses beaucoup trop à cœur, se donner pour les autres et parfois s’oublier, se sentir mal au moindre commentaire et, surtout, vouloir faire plaisir à tout le monde.
C’est d’ailleurs de ce dernier point dont je veux vous parler. Parce que j’ai beau me fendre en quatre pour faire plaisir à tout le monde, malheureusement, il y aura toujours quelqu’un qui ne sera pas content. Et ça, c’est dur à accepter pour quelqu’un né avec ma maladie condition. Pour ma part, ma prise de conscience majeure est arrivée lorsque je suis devenue mère.
Un enfant, c’est beau, c’est rassembleur et ça crée parfois des liens insoupçonnés entre deux personnes qui n’étaient pas destinées à se retrouver dans la même conversation famille : matante Ginette et moi (la troisième tante de la fesse droite du côté de mon chum). Ginette, des enfants, elle connaît ça. Elle en a eu 8. Elle peut donc se permettre de me dire toutes ses opinions et tenter de m’inculquer sans scrupule tout son savoir-faire. Et à ce moment-là, c’est comme si elle pesait sur mon bouton « faire plaisir à tout le monde ». Malheureusement, vous le savez comme moi, c’est impossible de faire plaisir à tout le monde. Quand on essaie avec notre premier bébé, on s’y perd. Au final, on se fait plus de tort que de bien.
Je me souviens aussi que quand mon premier avait environ 6 mois, il a pleuré à l’heure de la sieste alors que j’étais en visite chez une amie. Quand j’ai voulu le consoler, celle-ci m’a dit que c’était « du caprice ». Alors, comme c’est quelqu’un que j’admire et qui a plus d’expérience que moi dans la maternité (surtout à ce moment-là), je ne voulais pas donner l’impression d’ignorer son conseil. Je l’avoue, j’étais totalement tiraillée entre mon désir de faire ce dont j’avais vraiment envie et celui de faire plaisir à mon amie. Malgré tout, c’est mon instinct maternel qui a gagné le combat ce jour-là. Et j’ai senti que je n’avais pas fait plaisir à cette amie. Et les gens comme moi veulent éviter toute source de conflit.
Encore aujourd’hui, ce n’est pas toujours évident de m’écouter à travers les petits conseils et les petites – ou les grosses – attentes de tout le monde. Vous savez, votre mère qui voudrait que vous mettiez des gants sous les mitaines de votre plus jeune pour ne pas qu’il gèle. Et votre belle-mère qui croit que vous devriez inscrire votre plus vieux à des cours de violon. Votre sœur qui insiste beaucoup trop sur le fait que la tablette et la télévision ne sont pas recommandées pour les enfants de moins de 10 ans. Votre beau-frère qui pense que votre fils ne sera pas épanoui s’il ne joue pas au hockey. Bref, vous savez, ce genre de commentaires qu’on entend très souvent en tant que parents. C’est un combat constant pour moi, car je voudrais faire plaisir à tout le monde.
Mais aujourd’hui, j’ai appris à m’écouter et même si c’est parfois difficile, c’est la meilleure chose à faire.
Arrivez-vous à vous écouter ou essayez-vous de faire plaisir à tout le monde?