Je m'étais préparée à tout...

On m'avait parlé des palpitations à la lecture du test de grossesse, du sourire niais qui s'afficherait sur mon visage à partir de cet instant, des larmes incontrôlables à l'écoute des battements de cœur si rapides de la première écho, des nausées matinales, des photos de profil devant le miroir pour vérifier si le ventre s'arrondit...

On m'avait décrit le bonheur de voir grandir ce petit être, on m'avait prévenue que j'allais le sentir lorsqu'il se mettrait au karaté in utero et on m'avait parlé du plaisir de décorer sa chambre et d'acheter ses premiers vêtements, si minuscules...

On m'avait briefée sur la respiration, la péridurale, la poussée.

Les heures passées à pleurer devant Baby Boom avaient fait de moi, je le croyais, une pro de la naissance.

Je m'étais trompée...

Personne ne m'avait prévenue qu'à peine mes yeux posés sur lui, mon insouciance s'envolerait, que je serais terrifiée de me retrouver seule avec ce petit homme livré sans mode d'emploi, sans cils et sans sourcils.

Personne ne m'avait glissé à l'oreille que je rêverais de prendre chacun de ses soucis, chacune de ses douleurs pour qu'il soit toujours heureux et en bonne santé.

Personne ne m'avait dit que, parfois, il me pousserait à bout et me ferait douter de moi, que je crierais pour finalement culpabiliser et pleurer en me croyant incompétente ou encore que j'aurais l'impression d'arracher un morceau de mon cœur quand je le déposerais à l'école pour la première fois...

Non, je n'étais pas préparée à tout...

Et sûrement pas au fait qu'un seul de ses sourires ferait exploser mon cœur et mettrait un baume tout doux sur mes problèmes d'adulte. Je suis devenue plus forte et plus faible à la fois, plus sereine et plus angoissée, plus heureuse et plus agacée, mais tellement, tellement complète.

Jamais je n'aurai imaginé à quel point être mère était une compétition de chaque instant dont la récompense valait toutes les médailles d'or du monde.

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