Depuis que je suis devenue maman, je reçois énormément de conseils, de suggestions sur comment élever, comment agir et quoi faire avec mon enfant. Ces conseils sont pour la plupart du temps… non sollicités. Je suis certaine que vous savez de quoi je parle… que ça vienne de notre amie super-maman, de la dame au centre d’achat, du monsieur qui prend son café et bien sûr, de nos parents et beaux-parents.
«Dans mon temps, on faisait ça comme ça. Ça allait tellement mieux! Ça n’existait pas ça dans mon temps.» UGH! Cette charmante phrase est sur le point de me transformer en Maman Ours 2.0 aka Momster.
Entre l’époque où je suis née et celle où je suis devenue maman à mon tour, il s’est écoulé quasiment une trentaine d’années. En trente ans, il s’en passe des choses et je ne parle pas juste de la technologie! Il y a aussi l’évolution constante de la médecine et des soins prodigués, des études et des recherches qui font en sorte que beaucoup de choses et de pratiques ont changées aujourd’hui.
À l’époque, lorsque ma mère a donné naissance à ma sœur à l’aide d’une ventouse, son gynécologue lui a fortement suggéré de lui mettre une tuque plus serrée pour remodeler sa tête. Non, Maman, je ne ferai pas la même chose à ma fille qui est aussi née à l’aide d’une ventouse…
Non, Belle-Maman, ma fille ne fait pas de colique à chaque fois qu’elle se contracte le ventre. Premièrement, elle ne pleure pas et ne se tord pas de douleur comme son papa le faisait. Deuxièmement, c’est le seul muscle qu’elle comprend qu’elle peut contracter et s’amuse à le faire.
On ne va pas non plus peser sur le fond de son oreille pour voir si elle fait une otite.
Je ne mélange pas de céréale dans son lait pour qu’elle prenne du poids, son médecin n’est pas inquiet lui. Est-ce que tu es sûre d’avoir vu sa grosse face et ses plis, Maman? Parce qu’elle est rondelette cette enfant!
Non, ma fille n’a pas de déficience de langue, car elle ne prend pas le sein. Donne-lui le biberon et on s’en reparlera si elle a un problème de succion.
Non, je ne lui donne pas d’eau à deux jours de vie, le lait est amplement suffisant!
Non, Maman, je ne serrerai pas ma fille aussi fort que la perruche. Je n’ai plus trois ans, je connais ma force et sa délicatesse et je promets de ne pas l’étouffer avec mon amour comme j’ai pu le faire avec la perruche!
Oui, j’ai un côté ultra familial et protecteur qui me dit de rester à la maison pour créer nos liens et l’autre qui me dit de sortir et de permettre à mon enfant de socialiser avec des inconnus (en notre présence, évidemment!).
Je ne sais pas pour vous, mais j’ai plus de facilité à faire taire rapidement un étranger que nos familles. Maman, Papa, Belle-Maman, Beau-Papa, je vous aime d’amour! Même si je vous trouve, un peu beaucoup intenses par moment, j’adore voir le lien que vous créez avec ce petit être puisque j’ai été très proche de mes grands-parents! Mais par pitié, laissez-nous être des parents! Votre bon vouloir peut parfois être… étouffant.
Tout comme vous à votre époque, on apprend les bases sur la parentalité avant l’arrivée de bébé et le reste s’apprend « sur le tas », à coup d’essais et d’erreurs. N’essayez pas de nous aider comme si nous étions nous-mêmes encore des enfants! Nous avons une tête sur les épaules maintenant, nous sommes des adultes responsables d’un bébé. Si on hésite, si on doute, on va vous demander de l’aide. On habite à moins de cinq minutes de voiture, je sais que vous allez tout lâcher pour venir nous aider et juste ça, ça nous rassure!
Mais s’il vous plaît, apprenez à être des grands-parents plus relaxes et à nous laisser être parent à notre tour!
Avez-vous aussi la sensation que vos parents sont parfois étouffants avec trop de conseils?