Netflix a récemment ajouté le film Wonder parmi sa sélection. C’est l’histoire des difficultés d’inclusion que vit le jeune August à l’école, à cause de sa déformation faciale. Ce film extrêmement touchant montre le point de vue de plusieurs personnages et offre une très belle morale d’acception. Bien que tirée de la fiction, cette histoire est malheureusement semblable à celle de plusieurs enfants qui font face à l’intimidation à l’école – un lieu qui devrait pourtant les faire se sentir en sécurité. Dernièrement, on a pu voir sur les réseaux sociaux plusieurs cas de parents et d’élèves qui dénoncent le phénomène.
Mon cœur de maman ne peut s’empêcher de réfléchir: et si c’était mon enfant?
Je pense à comment mon cœur se déchirerait en mille miettes de voir l’être que j’aime le plus souffrir autant. Comment chaque jour, il devrait subir le regard et les commentaires mesquins des autres. Comment je voudrais absorber en moi chacune de ses larmes pour qu’il n’ait plus jamais à en verser une lui-même.
L’intimidation a toujours été un sujet qui me rend particulièrement sensible; d’une part parce que j’ai un frère autiste et d’une autre parce que j’en ai vécu lorsque j’étais moi-même enfant. La cause de cette rancœur à mon endroit était aussi banale que le fait que je portais des lunettes et que j’étais plutôt timide. On s’amusait à m’appeler « quatre yeux ». Je me rappelle même d’une année où les filles de ma classe avaient toutes décidé de ne plus vouloir être amies avec moi… Je n’ai jamais compris pourquoi. Il y a aussi eu la fois dans l’autobus où la clique des « cool » a mis une substance collante dans mon chignon à mon insu. Ce n’est qu’une fois de retour à la maison que j’ai compris pourquoi ils riaient tous aussi fort.
Maintenant que je suis adulte, cette remarque commune me vient en tête: « les enfants, c’est tellement méchant ». Combien de fois peut-on entendre cette expression devenue une quasi-excuse de société? Je ne peux m’empêcher de réfléchir plus loin en me demandant si nous, en tant qu’adultes, nous pouvons en faire plus.
Chaque parent a le pouvoir à la maison de transmettre des valeurs à ses enfants. Je crois que la base est de sensibiliser nos enfants à la différence, que ce soit un handicap, un trait physique ou même une couleur de peau. Nous devons apprendre à nos enfants à voir toute la beauté qu’il y a dans la différence plutôt que de la voir systématiquement comme étant marginale. Exposons-les le plus possible à la différence en leur faisant découvrir d’autres cultures, par exemple. Sensibilisons-les en visionnant avec eux des films comme Wonder.
Nous devons aussi donner l’exemple à nos enfants en étant respectueux des autres et de leur différence. Si nous, en tant qu’adultes, comprenons qu’il y a une différence entre juger quelqu’un derrière notre écran et faire une remarque directement à cette personne, nos enfants ont de la difficulté à comprendre cette nuance. Si Papa et Maman le disent, pourquoi pas moi? Après tout, on sait que les enfants vont souvent reproduire ce qu’ils apprennent à la maison.
Je ne suis pas utopiste. Je sais bien que cette solution ne réglera pas tout, mais c’est déjà un bon départ. Lorsqu’on enseigne l’empathie et l’acceptation à ses enfants, nous les éloignons du rôle d’intimidateur tout en leur transmettant des valeurs qui leur seront utiles pour le reste de leur vie.
Est-ce que votre enfant est victime d’intimidation? Parlez-vous d’intimidation avec vos enfants?