Jusqu’à récemment, j’étais encore mal à l’aise de dire à tout le monde que j’étais féministe (ironique je trouve, de me sentir mal d’assumer mes opinions sociales et politiques). Mais depuis la naissance de mes enfants, je l’assume pleinement : je suis féministe. Mon chum aussi (il est surtout un allié low profile). Alors, pour nous, c’était important d’élever nos enfants dans cet esprit. Je sais bien que la plupart des gens ont en tête d’élever leurs enfants de façon égalitaire, mais c’est souvent beaucoup plus facile à dire qu’à faire. Moi-même, je dois faire beaucoup d’efforts conscients pour y arriver.
Pour que vous puissiez y arriver, j’ai pensé vous donner quelques petits trucs glanés sur les réseaux sociaux au fil du temps et appliqués dans certains cas à mes enfants (ils ont juste 2 ans et 5 mois).
Traiter ses enfants de sexes opposés également
Ça semble évident… Mais inconsciemment, on a tendance à jouer plus « physique » avec les garçons, à les inciter à « dépenser leur énergie » et à les laisser s’exprimer plus fort et plus librement. Avec les filles, on a tendance à privilégier les jeux plus tranquilles et à les inciter à baisser le ton quand elles crient trop fort en jouant. On fait un effort conscient pour éviter de tomber dans ces pièges.
Éviter de mettre l’accent sur le sexe de l’enfant avant sa naissance
Ici, j’évite tout ce qui est gender reveal. Je ne juge pas du tout celles et ceux qui le font parce que c’est vrai que d’apprendre le sexe de notre enfant est une nouvelle excitante et qu’on veut célébrer, mais en vrai, ça envoie un peu le message qu’on célèbre les parties génitales de notre enfant (parce qu’à 20 semaines de grossesse, c’est tout ce qu’on sait de son sexe).
Et surtout, ça ouvre la porte à se créer des attentes ou avoir des préjugés sur l’enfant à venir : « si c’est un gars, ça va être de l’action », « si c’est une fille, ça va être du drame » (vous voyez le genre).
Je pousse même la notion plus loin en ne demandant carrément pas le sexe pendant mes grossesses, comme ça je me raccroche vraiment à la personnalité de mon enfant (sa façon de donner des coups de pied, ses heures de dodo dans le ventre, sa façon de répondre à ma voix et à mes gestes).
Évidemment, il y a moyen de connaître le sexe ET de ne pas mettre l’accent dessus : éviter les achats très genrés, éviter de présumer de la personnalité en fonction du sexe, ne pas le révéler à tout le monde si on veut avoir des cadeaux neutres (parce que promis que vos parents n’achèteront pas de beaux petits ensembles gris, oh non, haha).
Parler de consentement… et agir en conséquence
Dès le plus jeune âge, on insiste sur nos limites. Si notre enfant de 2 ans nous saute dessus ou autre, on lui dit qu’il faut demander la permission et respecter le non. Et à l’inverse (c’est le plus difficile!), on respecte notre enfant qui ne veut pas de câlin, de bisou, de jeux physiques.
D’après mon expérience, ils ont souvent tendance à dire non très vite, puis à revenir demander le câlin 15 secondes plus tard. C’est gagnant-gagnant et votre enfant apprend à respecter ses limites.
Et si l’enfant ne change pas d’idée, on accepte et on envoie plutôt un bisou soufflé!
Enseigner aux filles à foncer et aux garçons à laisser leur place
Si vous êtes le parent d’un garçon, ce conseil est très difficile à appliquer et suscite souvent beaucoup d’opposition.
Dans le fond, ça part du principe que la société va toujours donner plus la parole aux garçons qu’aux filles. Donc il faut enseigner dès le plus jeune âge à notre garçon qu’il n’est PAS seul au monde et que son opinion, ses choix et sa volonté ne valent pas plus que ceux des autres. Et à l’inverse, on pousse les filles à prendre la parole, à prendre des décisions et à s’imposer.
Au fond, on veut que tous les enfants – garçons comme filles – se sentent à l’aise de prendre la place qui leur revient et de laisser aux autres la place qui est la leur.
- Respecter (le plus possible) leurs choix (vestimentaires, de nourriture, de jeux, etc.)
- Encourager nos enfants à avoir confiance en eux en les complimentant régulièrement sur tout
- Montrer l’exemple avec un partage équitable de la charge mentale entre les parents
- Dénoncer le sexisme dans les jouets, les livres et les films et en parler avec nos enfants
- Discuter du cheminement fait et de l’histoire du féminisme (selon l’âge des enfants, on trouve des mots pour parler des rôles, de la charge mentale, des droits, etc.)
Quels sont vos trucs pour éduquer vos enfants de manière égalitaire?