Ce n’est un secret pour personne : on se met la pression sur plusieurs aspects de notre vie. Que ce soit d’être une bonne amie, une bonne blonde, une bonne collègue, une bonne mère, une bonne fille, une bonne soeur, être une tante cool, triompher sur l’horaire métro-boulot-dodo, ne pas s’endormir d’épuisement devant le film que ça fait deux semaines qu’on veut écouter tout en ayant une vie sociale active.

Dans les derniers mois, j’ai eu de drôles de discussions avec les femmes autour de moi à ce sujet. On s’est comparées en tant que mères en parlant de nos réussites et de nos échecs.

«Je n’ai plus de patience avec mes enfants.»

«Je n’arrête pas de crier à mes enfants.»

«Je gère des enfants à journée longue, ça me tente moins de gérer la crise de bacon de ma fille en revenant le soir.»

«Moi, je l’imite quand elle fait sa crise du bacon. Si elle trouvait ça drôle au début, elle me trouve vraiment bizarre maintenant. On dirait que ça la gêne et elle arrête.»

De fil en aiguille, on s’est mises à se comparer aussi sur notre rôle de tante/marraine. En peu de temps, on parlait ouvertement de si nous étions une meilleure mère ou une meilleure tante. On s’est aussi rendu compte de la pression qu’on se met par rapport à nos relations avec les autres enfants. Comme si on devait les éduquer, les aimer comme s'ils étaient les nôtres et qu’on devait réussir à entretenir une belle relation parce que, t'sais, on a des enfants maintenant, donc on comprend mieux.

Mais elle est où la limite? Pourquoi ressent-on le besoin de démontrer qu’on a réussi dans tous les aspects de notre vie et de notre maternité? On voit de plus en plus de mamans qui témoignent sur le fait de ne pas y arriver, de ne pas réussir cette vie idyllique qu’on se croit obligées de créer. Elle n’existe pourtant pas, cette maman plus-que-parfaite! Même dans un film hollywoodien, la maman parfaite a des vices cachés, vit une crise existentielle ou mange une poignée de pilules.

Pour ma part, je n’ai pas le temps, ni la patience ou même la volonté de gérer le tout de manière parfaite. J’ai mes «laisser-aller», je suis loin d’être parfaite et je vis bien avec ça. Je me permets de moins «réussir» certains rôles par choix et je choisis ce qui important pour moi. Il faut apprendre à lâcher prise, ne pas se mettre la pression et aussi se permettre de rire dans les moments qui sont hors de notre contrôle.

Il y a des journées où c’est possible d'être moins patiente, d'aller faire l'épicerie des cheveux ébouriffés et les cernes jusqu'au menton, de refuser d'aller prendre un verre avec une amie et préférer s'endormir aussitôt les enfants couchés. C'est correct de se permettre ces moments. 

On est des Supermoms parce qu'on fait de notre mieux.