Depuis plusieurs jours, avec les événements exceptionnels reliés à la COVID-19, chacun vit des angoisses différentes et chacun les vit différemment. Incertitudes financières, insécurité d’emploi, peur de savoir des gens aimés et fragiles au loin, peur d’être malade et j’en passe. Je vous avoue que mes angoisses étaient assez limitées jusqu’à dernièrement. Je suis en congé de maternité et mon quotidien était déjà assez tranquille. Je reste à la maison, je fais des activités avec les cocos. Je faisais partie de celles qui disaient, à mots couverts, «profiter» de ce moment avec mes enfants. Puis, cette semaine, ma réalité de maman séparée vivant en famille recomposée m’a rattrapé au point de presse de mardi.
Idéalement, les enfants devraient rester avec un des deux parents: le plus strict sur les microbes. Il faudrait aussi limiter les échanges au maximum, avoir la même rigueur sanitaire des deux côtés. Plusieurs propositions circulent aussi à la télé et sur les réseaux sociaux : des échanges aux 14 jours? Une idée parmi tant d’autres…
Je suis d’accord avec le principe: je fais attention et je reste bien cachée chez moi, mais je commence tout de même à angoisser un peu : devrons-nous choisir? Entre les deux parents, lequel restera avec les enfants le temps de la crise? Une crise qui peut se prolonger…
Égoïstement, je suis d’accord… À condition qu’ils restent avec moi. Cela dit, je sais que ce n’est pas aussi simple. Je sais qu’une telle décision serait déchirante pour les deux. Plusieurs facteurs seraient à prendre en considération. Quel milieu est le plus sécuritaire? Quel parent est le plus disponible? Qui travaille, ne travaille pas ou fait du télétravail? Quel milieu limite le plus les échanges?
En ce moment, même si nous conservons notre garde partagée (50 – 50), nous avons tout de même fait des changements. Alors que notre horaire est normalement le fameux 2-2-3, nous échangeons maintenant une fois par semaine (même si ces 7 jours sans voir mes enfants me semblent interminables). Nous avons aussi convenu de règles communes, comme rester à la maison, ne pas recevoir de gens, se permettre de courtes marches, faire les courses sans les enfants, etc. Nous utilisons aussi FaceTime pour nous parler entre les échanges. Nous avons trouvé un semblant d’équilibre à travers une situation bien instable, cela dit, des mesures plus contraignantes pourraient éventuellement nous obliger à revoir ce fonctionnement.
Et vous? Comment gérez-vous votre réalité de famille recomposée dans toute cette crise?