Depuis quelques jours, j’ai lu pas mal de témoignages et je réalise que beaucoup des gens qui vivent le confinement comme une « belle » période se sentent coupables. Ici, je parle du confinement et de la façon dont on le vit, pas de la maladie et du désastre (pour certains) qui suivra. Ceci n’est que mon avis, mais je ne pense pas qu’il faille culpabiliser de se sentir « bien » pendant le confinement, pas plus que n’importe quand, d’ailleurs.
Nous sommes assaillis par des tonnes de nouvelles qui nous lancent que la COVID-19 tue des gens autour de nous. Parce que la crise s’est installée rapidement et qu’elle est planétaire, les médias ne parlent que de ça. Alors que nous sommes tous confinés, on commence donc à se sentir mal… de se sentir bien. On culpabilise de continuer à vivre notre vie.
C’est triste parce qu’il y a des gens qui vivent seuls, parce qu’on ne peut pas voir notre famille même si on en a envie, parce que nos enfants vont peut-être avoir du mal à retourner à l’école, parce que nous perdons momentanément notre emploi ou que nous avons peur pour notre sécurité financière, et pour de nombreuses autres raisons.
Mais pour certaines personnes très chanceuses, la vie continue relativement normalement. Pour plusieurs enfants, c’est même une période très agréable. Alors, si on a la chance d’être heureux en ce moment, si on fait partie de ceux qui peuvent en profiter pour passer plus de temps avec les enfants sans stress, pourquoi faudrait-il culpabiliser?
Après tout, on peut bien s’en sortir sans être trop affectés par la COVID-19, puis vivre un événement horrible (on ne se le souhaite pas, d’accord?)… mais qui ne sera pas médiatisé ni à grande échelle. Chacun est confronté à ses propres épreuves.
L’idée n’est donc pas de juger comment le voisin vit son confinement, mais plutôt d’essayer de vivre le nôtre du mieux que nous le pouvons. Chez nous, on fait de notre mieux pour que ça se passe bien. Je vis à 6000 kilomètres de ma famille et je suis inquiète pour ma grand-mère de 85 ans qui vit en maison de retraite; je devais aller les visiter cet été, mais ce plan semble compromis un peu, pour l’instant. Alors on s’appelle beaucoup, on s’écrit, on s’échange des blagues sur les réseaux sociaux (bon, peut-être pas avec ma grand-mère, mais avec le reste de la famille et les amis, oui). Aussi, je suis contente d’être au Québec en ce moment parce que chaque jour, je trouve notre gouvernement positif et encourageant lors des points de presse. Avec mon mari en télétravail, mes 3 enfants à la maison et je printemps qui se pointe, ça va assez bien, alors j’en profite.
Tout ça pour dire que c’est correct de ne pas culpabiliser si, comme moi, vous vivez bien le confinement. C’est correct aussi de trouver ça difficile ou même très difficile. Pour le reste, on verra demain…