Depuis le début du confinement, plusieurs éléments de notre nouveau quotidien me ramènent quelques années en arrière. Dans un texte publié dernièrement, je faisais d’ailleurs état de nos week-ends familiaux qui me rappellent ma propre enfance. Moi aussi, mon quotidien a ralenti et je me surprends à faire ce que je n’avais pas fait depuis très longtemps : prendre le téléphone et appeler famille et amis, POUR VRAI, pour jaser et avoir des VRAIES nouvelles. Oui! Une vraie conversation, avec un « Bonjour!  Comment vas-tu? » et un « On se reparle bientôt! », semblable aux conversations interminables de mon adolescence qui ne se terminaient que lorsque quelqu’un voulait se connecter à Internet.  Un échange intéressé avec des questionnements à analyser, des rires, des histoires du quotidien.

Pas que je n’ai jamais de discussion sérieuse ou de contact avec les amis et la famille habituellement. C’est juste qu’on se parle davantage par textos envoyés ici et là, sans réel fil conducteur. Des conversations qui se coupent soudainement et reprennent deux heures plus tard, l’espace de deux messages qui n’obtiendront pas de réponse avant le lendemain.

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Depuis les dernières semaines, je crois avoir eu plus de conversations senties avec les membres de ma famille que durant les dernières années. Lorsqu’on se voit avec les enfants, c’est assez complexe de s’asseoir et avoir une discussion soutenue de A à Z. Les enfants sont excités, veulent les grands-parents, les surprises, une collation, un jeu… C’est correct, c’est la fête!  Mais on se parle sans finir nos phrases et on ne s’écoute que d’une oreille.

L’autre jour, après avoir parlé à ma mère, j’ai réalisé que cela faisait vraiment longtemps que nous n’avions pas eu le temps (ou pris le temps) de discuter des enfants, de nos emplois, de nos relations ou de nos projets.  Ça faisait longtemps que je lui avais demandé conseil.    

Ces jours-ci, j’essaie donc de laisser les enfants à mon chum de temps en temps afin de m’isoler pour prendre des nouvelles de ceux dont je me sens particulièrement loin.  M’informer de leur quotidien et de leur santé.  Les écouter… Pour vrai! Ça me fait un bien fou! 

Depuis le début du confinement, j’ai l’impression de reconnecter avec parents et amis.  Je me demande donc: et si on laissait cet éloignement nous rapprocher?