« Est-ce qu’elle pleure beaucoup? », « Arrives-tu à dormir? D’ailleurs, est-ce qu’elle fait ses nuits? Combien d’heures d’affilées? », « Est-ce qu’elle prend son poids? Est-ce qu’elle boit bien? »; c’est fou comment, en six questions simples, mon bébé est catégorisé comme un « bon » ou un « mauvais » bébé. Je commence à avoir de plus en plus de difficulté avec ces termes, car j’ai l’impression de devoir choisir: soit j'ai un bébé descendu du ciel, soit  j'ai enfanté une terreur.

Ma première fait partie de la catégorie des « bons » bébés. Elle était souriante et très charmante avec les autres. Elle essayait souvent de rire. Elle ne pleurait presque pas et nous avons vécu que très peu de grosses crises. Cherry on top : elle a fait ses nuits à partir de deux mois. S’il existe une loterie de bébés, j’ai définitivement gagné le jackpot avec celle-là.

La phrase que j’ai le plus entendue quand j’étais enceinte de ma deuxième : « Tu as eu un premier bébé facile? Attends de voir la deuxième, elle va se rattraper pour la première! ». On va faire le point :

1 – Ce n’est pas quelque chose qui se dit. C’est peut-être moi qui ne le prends pas dans le bon sens, mais j’ai eu l’impression qu’on me souhaitait un « mauvais » bébé et que je devais payer parce qu’on l’a eu facile avec la première…

2 – Je suis capable d’admettre que j’ai été chanceuse d’avoir un bébé « facile ». J’ai toujours dit qu’on l’a eu « gras dur » avec la première. Des bébés qui font leurs nuits à deux mois, ça ne court pas les rues! Malgré mon petit espoir, les chances que la deuxième fasse ses nuits aussi rapidement étaient très minimes.

Comme les souhaits de certains ont semblé s’exaucer : ma deuxième est considérée comme un « mauvais » bébé. De nature plus colleuse, elle a besoin d’amour et montre facilement son mécontentement si elle n’est pas dans nos bras. Elle pleure plus que sa sœur. À ses deux mois, j’ai eu la chance d’avoir un premier bloc de sommeil de quatre heures. Il y a de fortes chances qu’elle pleure si je fais un appel vidéo avec notre entourage. Je ne vous explique pas les poussées de croissance ou dentaires qu’elle fait, c’est simple : elle pleure de douleur!

« Est-ce que tu l’allaites ou tu lui donnes le biberon? Est-ce qu’elle boit assez? », « Tu la couches comment? », « As-tu changé ta manière de faire? »; ce que je trouve très ironique et drôle à la fois, c'est que ce sont les mêmes personnes, celles qui me parlaient de ma chance d'avoir un bébé facile, qui me demandent pourquoi la deuxième n'est pas aussi facile que sa soeur.

Je vais vous dire le grand secret derrière tout ça : j’ai donné naissance à deux bébés. Malgré leurs similarités physiques, elles ont chacune leur caractère et ne développent pas à la même vitesse. Ce sont deux bébés distincts et qu'ils soient « bons » ou « mauvais » selon vos critères, ils sont parfaits ainsi.