C’est facile de jeter le blâme sur la Covid-19; un virus planétaire, ç'a le dos large!  Depuis le début du confinement, le comportement de ma fille a changé drastiquement, comme si tout ce qu'implique cette situation avait provoqué une régression chez elle.

Ma Ti-Boutte a eu deux ans en janvier dernier. On ajoute donc au changement de routine un beau terrible two bien senti. En CPE, nous avions noté plein de belles améliorations dans son attitude (merci aux éducatrices à la patience d’ange). Nous avions passé la crise du NON et la phase des actions-réactions imprévisibles.  Bref, c’était fini, les jouets en plein visage des amis. Nous étions même sur le point d'abandonner la suce et je me vantais haut et fort d'avoir une championne de la propreté.

Mais voilà qu’au lendemain de la fermeture du CPE, ma Ti-Boutte s’est mise à mouiller ses culottes. Plusieurs fois par jour! Je n’ai pas abandonné, non! On ne recule pas devant la propreté; j’ai donc rétabli une routine de toilette bien rigoureuse avec récompenses.

Un coup la gestion des bobettes reprise en charge, elle me surprend avec une nouvelle habitude; elle mord! Elle sort les dents comme un beau petit chien frisé qui vous saute au mollet. Une nouvelle façon de s’exprimer face à sa grande sœur?  C’est vrai qu’il doit être difficile de cohabiter avec une sœur de quatre ans qui croit que tout lui est dû. Alors, je réprimande, on trouve différents moyens de s’exprimer. Je ne relâche pas ma garde pour éviter les duels sanglants, mais je commence à sentir la fatigue qui m'envahit.

Arrive le moment de coucher ma Ti-Boutte pour la nuit. Impossible. Elle se relève, se relève et se relève encore. Je la recouche, la recouche et la recouche encore. Après avoir sorti tout mon arsenal réconfortant, elle trouve enfin son sommeil en tétant sa suce (qu'elle avait presque abandonnée) comme s’il n’y avait plus de lendemain. Ce n’est pas fini; 3h du matin, elle veut qu’on lui change sa couche. 5h30 du matin: elle veut dormir avec maman (ce qu’elle n’a jamais fait!). Je me sens épuisée.

Je travaille à la maison avec les enfants. Le télétravail amène son lot de défis et d’adaptation. Vous pouvez lire le texte d’une collaboratrice à ce sujet. Je fais tout ce qu’il faut pour maintenir de saines habitudes de vie, mais force est d'admettre que, depuis le confinement, j'ai la sensation d'être carrément à côté de la plaque. Mon esprit roule à 100 miles à l'heure pour essayer de trouver la faille. Est-ce que j'ai perdu de vue ses besoins émotionnels? Est-ce que la Covid-19 et le confinement peuvent assumer tout le blâme? Heureusement, je sais que tout est temporaire et que demain, il fera beau. 

Comment vos enfants ont-ils réagi au confinement?