Hier, on vous annonçait qu’une série spéciale de l’émission Nombreux et heureux serait lancée le 5 mai (aujourd’hui), en mode « confinement ». On a eu l’occasion de poser quelques questions à une des mamans participantes, Mélanie Bergeron. On vous dévoile la deuxième partie de son entrevue!
Est-ce qu’il y a de grands écarts d’âge entre vos enfants?
Entre le premier et dernier enfant, il s’est passé 18 ans. Mes enfants ont en moyenne deux ans de différence. Par contre, mes deux premières filles ont 14 mois de différence et entre mes deux dernières filles, il y a 17 mois. Elles sont comme de petites jumelles qui se suivent partout. Souvent, je me plais à les observer assises côte à côte, en train de se raconter des histoires. Pour faire le tour, Emric a 18 ans; Laëtitia, 16 ans; Ariane, 14 ans; Alexis, 12 ans; Mathis, 9 ans; Félix, 7 ans; Alice, 4 ans; Léa, 3 ans et Arnaud, 5 mois.
Si oui, comment gérez-vous les différences entre les périodes dans lesquelles se trouvent les enfants (le fameux 2 ans, la crise d’adolescence, etc)?
Voici un autre grand défi : l’écart d’âge… De notre côté, notre famille se compose d’enfants avec 18 ans d’écart d’âge. Si nous voulons jouer à un jeu de société avec les plus vieux, les petits arrivent au galop et veulent participer eux aussi. Si on décide de se faire une partie de soccer, tous ensemble, Léa et Alice se couchent sur le ballon et ne veulent plus le redonner. C’est à ce moment-là que nous trouvons important d’enseigner la tolérance. Souvent, quand cela se produit, Ariane est d’une grande aide puisqu’elle aura le réflexe de prendre nos deux cocottes par la main et inventera une autre activité pour les occuper. Nos plus vieux ont toujours grandi dans cette ambiance alors ils comprennent que c’est notre réalité et s’ajustent. Du côté de mon conjoint et moi, quand un plus jeune fait une crise parce qu’il n’a pas eu ce qu’il souhaitait, bien c’est malheureux pour lui, mais ça ne nous impressionne plus! Souvent, nous allons lui dire que nous comprenons sa déception, mais qu’il n’est pas le premier à faire ce genre de crise, qu’on en a vu bien d’autres avant lui. Habituellement, la crise s’estompe, on se fait un câlin et on passe à autre chose. Chez nos plus vieux, je touche du bois, il n’y a pas de grande crise d’adolescence. Parfois, lorsqu’ils réagissent moins bien face à une situation, nous avons tendance à laisser redescendre la poussière et plus tard, quand les deux parties sont plus calmes, on explique davantage notre point de vue. Je remarque que c’est extrêmement important de les écouter, nos ados. Ils sont en transformation, ils ne se comprennent pas toujours et je sens qu’ils ont besoin de valider leurs choix auprès de nous. Chaque étape du développement apporte son lot de bonheur, mais aussi, son lot de difficultés.
Quel serait votre meilleur truc pour que l’harmonie règne le plus possible chez vous?
Une phrase que nous répétons régulièrement à la maison, c’est: « Je me mêle de mes… ». Les enfants comprennent très rapidement ce qu’on veut dire et répondent : affaires! Que dire de plus ? Si chacun s’occupe de ses affaires et nous laisse intervenir en tant que parents, ça évite énormément de discordes. De plus, ce que je remarque depuis longtemps, c’est que lorsque les enfants jouent dehors, rares sont les disputes. Avec leur imagination débordante, ils peuvent s’inventer des jeux et par chance, nous avons un emplacement assez grand pour que chacun y trouve son bonheur. Un autre point à ne pas négliger, c’est l’organisation et l’encadrement. Je remarque que lorsque les enfants sont occupés et savent ce qu’on attend d’eux, chacun se positionne dans son rôle et cela devient très positif. Vous le savez, on est tous humains et parfois à force de fréquenter continuellement les mêmes personnes, on en vient à être plus irritable. C’est pourquoi nous avons un code. Quand nous remarquons que la tension est beaucoup plus élevée dans la maison, ça veut dire qu’il est temps d’aller se changer les idées. Nous invitons donc tous nos enfants à aller se promener en famille. Habituellement, nous en profitons aussi pour souper tous ensemble. Nous nous choisissons un restaurant et commandons un repas au volant, après avoir pris soin de nous dresser une petite liste de tout ce que nous souhaitons manger. Souvent, nous nous séparons un repas à deux, histoire que ça ne nous coûte pas les yeux de la tête et j’apporte les jus de la maison. Par la suite, on se met de la musique et mangeons dans un stationnement tout près. Une idée très simple, mais qui détend énormément l’atmosphère qui règne au sein de notre famille qui est en confinement depuis trop longtemps, hihihi!
Ça a dû être spécial de tourner vous-mêmes pour l’émission… qu’avez-vous le plus aimé de l’expérience?
Nous avons eu la chance de participer à un tournage purement expérimental puisque l’équipe de l’émission devait respecter des normes sévères pour éviter la contamination des familles choisies et un tournage virtuel de la sorte, ça ne s’était jamais fait auparavant. Je peux vous dire que toute l’équipe a fait preuve d’un professionnalisme exceptionnel. Tout était bien organisé et pensé, ce fut vraiment impressionnant de voir travailler ces gens passionnés, à distance, mais tous ensemble. De notre côté, nous avons eu la chance de participer activement au tournage puisque nous sommes devenus nos propres caméramans. Quelle expérience! C’est Emric qui a occupé ce rôle, en grande partie et, aux dires de notre réalisateur, il l’a très bien fait et a même fait preuve d’un talent caché! Laëtitia s’est amusée elle aussi en prenant de belles prises de vue. Le fait d’être plongé dans le domaine de la télévision a fait naître, chez mes plus vieux, de belles étincelles dans leurs yeux. Peut-être que cette belle aventure influencera leur choix de carrière. Qui sait? Ce qu’on a aimé le plus de cette expérience, c’est d’être dans l’action et d’avoir la chance de montrer, de façon réelle, comment ça se passe, le confinement dans une famille nombreuse. Je dois avouer que les journées de tournage étaient assez intenses et qu’à la fin de la journée, nous étions tous très fatigués, mais c’était une belle fatigue qui nous tenait loin des inquiétudes. De plus, comme le tournage se faisait à distance, nous étions constamment en contact avec notre réalisateur, Guillaume Gauthier, et plusieurs autres membres importants comme Sarah Bernard, Marilyn St-Martin, Jasmine Goupil ainsi que toute l’équipe technique. On s’attache vite à des gens comme ça. Quel vide avons-nous vécu lorsque cette belle aventure s’est terminée… Je me souviendrai longtemps du premier matin après le tournage où nous tournions tous en rond, venant de réaliser qu’il fallait passer à autre chose… Je garderai toujours un très beau souvenir de cette belle aventure. Maintenant, nous sommes tous fébriles de découvrir les émissions. Tout cela se passera à Nombreux et Heureux en confinement, le 5, 6 et 7 mai, à 20h00 et 20h30, sur Canal Vie !!!
Qu’est-ce qui a grandement changé depuis le début du confinement pour vous?
Le plus grand changement, je crois qu’il est dû à l’arrêt de travail de mon conjoint. Étant propriétaire de sa propre compagnie de transport, avec 5 camions et 6 employés qui travaillent pour lui, Steve a dû se conformer aux directives gouvernementales et tout mettre sur pause jusqu’à nouvel ordre. Qui dit pause dit enfin plus de temps passé en famille. Je dois avouer que son travail demande beaucoup, même s’il maximise son temps passé avec les enfants. J’ai donc vécu ce confinement avec mon conjoint, ce qui fut un point très positif pour moi. Ça aurait été plus difficile de gérer cette marmaille en confinement, seule. Steve et moi formons une belle équipe et les enfants savent qu’ils peuvent compter sur nous. De plus, quand on parle de famille nombreuse, en tout cas, pour notre part, cela implique un horaire très chargé, avec rendez-vous, suivi, planification, etc. La tâche est assez lourde, laissant peu de place aux imprévus et si on veut que ça fonctionne, il faut être bien organisé. Suite au confinement, tous les rendez-vous furent annulés et du jour au lendemain, on s’est retrouvé avec beaucoup plus de souplesse dans l’horaire. Ça a pris un certain moment avant de le réaliser, mais aujourd’hui, je peux dire que cette pause nous fait tous du bien. Je pense que plusieurs vivaient, depuis quelques années, au maximum de leur capacité et j’espère que cette pause nous fera tous prendre conscience que ça peut être différent. Lorsque je me couche, le soir et que, de façon machinale, je prends mon téléphone pour y placer une alarme, je souris en me rappelant que je peux laisser les enfants choisir l’heure de mon réveil pour encore quelque temps, hihihi!
Quel apprentissage ou quelle réalisation aimeriez-vous garder après le confinement?
J’aimerais de tout cœur continuer à prendre le temps de prendre le temps. Prendre le temps d’aller marcher tous ensemble, de lire une histoire aux plus jeunes. Prendre le temps de discuter de tout et de rien avec mes ados et rire de bon cœur alors que j’en ai un qui vient de lancer spontanément une blague. Prendre le temps, mais sans avoir à craindre d’être en retard. Ces temps-ci, je me surprends souvent à répéter : et pourquoi pas. Demain sera là et rien d’urgent n’est à l’horaire… Ouf! Je n’ai pas le souvenir d’avoir déjà ressenti cela. Avec ce confinement, je me laisse le droit de me montrer sous un autre jour. J’espère être en mesure de poursuivre sur cette même lignée lorsque la vie normale reprendra…
Un petit mot de la fin?
J’espère de tout cœur que les Québécois auront changé à la suite de ce confinement. Pour une grande majorité d’entre nous, notre vie a été placée sur pause. Je remarque chaque jour de belles publications montrant des parents qui s’amusent avec leurs enfants. Les gens sont créatifs et usent d’une imagination débordante. Les gens chantent, dansent et jouent avec leur marmaille. Wow! C’est tellement beau à voir. Sans trop s’en rendre compte, ils sont en train de redéfinir les valeurs familiales et ainsi, créer des moments inoubliables pour leurs enfants. Et je suis persuadée que chez les petits, et même les plus grands, c’est ce dont ils se souviendront du fameux virus destructeur : les moments précieux passés en famille.
Merci à Mélanie de sa grande ouverture et on vous invite à découvrir Nombreux et heureux en confinement dès ce soir, à 20h et 20h30 sur Canal Vie.