Je n’ai pas aimé être enceinte. Et ça va au-delà des raisons classiques ou du fait qu’en étant enceinte, on constate rapidement que tout le monde s’accorde un droit de regard sur les bedaines abritant un être humain.
À partir du moment où j’ai tenu mon test de grossesse positif dans mes mains, je suis devenue un paquet d’angoisse et de stress ambulant. J’avais littéralement une vie humaine à protéger à l’intérieur de mon corps. Je voulais que tout se passe pour le mieux, je voulais suivre à la lettre les recommandations, voire faire mieux que ce qui était demandé. Résultat: vous pouvez me croire lorsque je vous dit qu’une grossesse, c’est long quand on ne se donne le droit de ne rien faire.
Tous les soirs, j’allais au lit tôt. Je n’ai pas bu une goutte d’alcool. Je n’ai pratiqué aucune de mes activités hivernales préférées; je me suis abstenue d’embarquer sur ma motoneige, de même que sur mes raquettes et mes patins. J’ai refusé des sorties entre amies. Je n’ai pris aucun bain chaud et je n’ai pas dormi sur le ventre.
J’ai passé des mois à me demander si je mangeais suffisamment pour combler mon bébé, à me demander si je ne travaillais pas trop, si je m’étais assez reposée cette journée-là. J’ai passé des heures à essayer de compter les coups de mon bébé, pour savoir si tout était normal. Je vous épargne le récit des crises de panique que je faisais quand il en donnait un de moins qu’il aurait dû en donner, selon les statistiques des feuillets de grossesse.
Puis, il y avait les autres femmes enceintes. Celles qui rayonnaient en sirotant un virgin bloody à 23 heures le soir avec ses amies, celles qui se photographiaient fièrement sur le top d’une montagne qu’elles venaient d’escalader avec leur belle bedaine, celles qui continuaient de monter à cheval tous les jours.
Je ne pouvais m’empêcher de penser; pourquoi, moi, je ne vis pas ma grossesse aussi sereinement? J’ai fait ce que je pensais le mieux pour mon bébé et je n’ai pas de regrets, mais si j’ai un deuxième enfant un jour, j’aimerais vivre cette grossesse plus calmement. Je ne sais toutefois pas si ce sera effectivement le cas…
Avez-vous vécu une situation semblable pendant votre grossesse?
Vous avez une histoire à partager? Écrivez-nous au info@tplmag.com