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Une possible amitié volée par la dépression
Crédit: Bahaa A. Shawqi/Pexels

En septembre dernier, j’ai fait une rencontre qui m’a marquée. Quelque chose de bien anodin, mais dont je me souviendrai toujours. J’ai rencontré une maman à l’énergie bien particulière. Elle avait un visage aux traits fins et des cheveux courts en boucles bien définies. Le genre de femme à qui on a envie de piquer un petit brin de jasette dans le parking de la garderie.

 

Je l’ai rencontrée là, dans le parking de la garderie. Elle était venue reconduire sa petite puce de 2 ans qui faisait son intégration. Maman essayait de rassurer son poussin en lui disant que tout irait bien d’un ton calme et teinté d’amour. Elle s’arrachait la petite Lou-Anna des bras pour la laisser à son éducatrice, qui répondait aux cris stridents de l’enfant avec le plus rassurant des sourires. Une première séparation pour la maman et la fillette. Une grande étape chargée d’émotions. 

 

Lorsque je suis sortie de la garderie, cette maman était assise dans sa voiture. Elle était prête à partir, mais elle ne partait pas; elle pleurait. Elle essuyait ses larmes sous sa paire de lunettes à la monture transparente. La fenêtre de sa voiture était ouverte, j’entendais ses sanglots. C’est à ce moment-là que je me suis approchée d’elle.

 

Je lui ai dit ce que j’aurais aimé qu’on me dise lors de la première journée de ma fille: « Ne t’inquiète pas maman, elle a une éducatrice merveilleuse. Ta petite ne pleurait déjà plus quand j’ai quitté le local! » Bon… ce n’était pas vrai, Lou-Anna pleurait sa vie, mais ça, c’est un léger détail. Bref, maman m’a servi un sourire de gratitude et on a discuté un peu. Je crois que j’ai réussi à réchauffer son cœur. Elle, elle venait de réchauffer le mien. Je me suis reconnue à travers cette gentille femme.

 

Elle venait, sans le savoir, de boucler une boucle de ma vie. Un genre de « donner au suivant ». Parce que c’est aussi en pleurant dans ma voiture, un an auparavant, que j’ai senti les idées noires enfouies prendre de plus en plus d’espace dans ma tête. Et c’est aussi en pleurant dans ma voiture que j’ai pris mon téléphone et que j’ai demandé de l’aide.

 

En mars dernier, à l’âge de 30 ans, Anouk s’est enlevé la vie. Elle laisse derrière elle son petit poussin Lou-Anna, mais également des gens qui l’ont aimée ou simplement croisée et à qui elle a fait du bien; comme moi. Je ne connaissais pas son histoire. Je ne connaissais pas non plus la nature de la douleur qu’elle portait en elle. Je sais, par contre, qu’elle n’est pas seule dans cette situation. J’ai moi-même déjà marché dans un chemin semblable au sien.

 

Si vous vous sentez déprimé.e, que la joie de vivre vous a quitté.e et que malgré tout l’amour que vous portez à votre entourage, vous pensez au pire; sachez qu’il existe des solutions. Demandez-de l’aide.

 

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