Dans les dernières décennies, la tendance est à vouloir accorder au père le temps et les moyens d’apprendre à connaître son bébé dès les premiers instants. Bien que les pays scandinaves mènent le bal à ce sujet (la Suède accorde même une prime aux parents qui décident de se partager équitablement le congé!), les papas québécois profitent de plus en plus du congé parental. Pourtant, même si le Québec a de quoi faire rougir le reste du Canada à ce sujet, un important écart persiste : le congé moyen des pères est de 9 semaines, alors que celui des mères est de 45 semaines.

Avant même que nous décidions de nous lancer dans le projet bébé, nous avions déjà décidé que mon conjoint prendrait une bonne partie du congé parental. Une fois le moment venu, nous avons tranché : je prendrais les huit premiers mois, et il prendrait les quatre derniers. Il était important pour lui de s’impliquer auprès de notre enfant et que nous puissions nous diviser les tâches et les responsabilités (qu’on se le dise, c’est du travail, s’occuper d’un bébé!). À notre grand étonnement, notre décision a fait sourciller quelques personnes.

Les gens s’entendent généralement pour dire que c’est une excellente chose que les papas prennent de plus en plus de place dans l’éducation et le soin des enfants. Toutefois, mon conjoint et moi n’avons pas du tout eu droit au même genre de réactions lorsque nous parlions de notre future réalité. C’est comme si les gens trouvaient à la fois qu’il était merveilleux qu’il s’implique autant, mais questionnable que je « laisse » mon enfant ainsi.

Bien que nous avons la chance de pouvoir nous diviser le congé parental sans que l’aspect financier de la chose ne nous freine, nous n’avons quand même pas les moyens d’être en congé ensemble pendant des mois. Et pour être 100% honnête, je me serais mal vue lui refuser la possibilité de passer ces précieuses semaines seul avec sa fille. Il a le droit de prendre le temps de la voir s’épanouir et d’apprendre chaque jour de nouvelles petites choses. Il a le droit de développer avec elle une relation toute spéciale, et de passer des heures à lui faire des câlins et à la faire rire chaque semaine.

Évidemment, toutes les familles n’ont pas la possibilité de se diviser le congé ainsi. Il y a 1001 bonnes raisons pour que la maman prenne le congé en entier. Mon conjoint n’est pas un meilleur père qu’un autre parce qu’il prend une grosse partie du congé parental. Nous avons le luxe de pouvoir le faire, et nous ne voyons aucune raison de nous en priver.

Cet automne, je reprendrai le chemin du travail le cœur gros, mais avec le sourire aux lèvres en voyant mon conjoint si épanoui dans ses nouvelles fonctions. Le temps passe si vite, mais nous aurons la chance unique de pouvoir nous asseoir et de regarder grandir notre puce, chacun notre tour, et à notre propre rythme.

Est-ce que votre conjoint a choisi de profiter du congé parental?

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