Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours été émétophobe. L’émétophobie, c’est une peur irrationnelle de vomir. Au primaire, quand un ami était malade en classe, j’en avais pour une semaine avant d’oser me rapprocher dudit ami. Quand on me parlait des manèges de La Ronde, je me mettais systématiquement à avoir mal au ventre. Adolescente, et encore aujourd’hui, j’ai toujours refusé de boire de l’alcool parce que le goût ne me plaisait pas. Mais avec du recul, je pense que ce goût aurait pu se développer avec le temps si je n’avais pas toujours eu la peur de finir malade.

J’appréhendais beaucoup ma grossesse par peur d’avoir des nausées. J’ai eu des maux de cœur durant les 14 premières semaines, mais par chance, mon petit Diclectin était là pour me sauver. À mon accouchement, je n’avais pas de plan de naissance, mais je vous jure que ma première demande a été de m’aider à ne pas vomir durant le travail! Pour celles que ça pourrait intéresser : chaque fois que j’ai dit à mon infirmière que j’avais peur de vomir (c’est arrivé à trois reprises en 15 heures), elle m’a injecté un médicament. Je ne sais pas du tout si c’était placebo, mais en tout cas…l’important, c’est que je n’ai pas vomi!

Finalement, le jour J est arrivé : ma fille a eu sa première gastro. Je vais être honnête, je ne pensais pas passer à travers sans me claquer 3-4 attaques de panique de suite. Mais pour le bien-être de mon enfant, et pour mon mental aussi, j’ai décidé de tenter de rester calme et de bien gérer. De montrer à mon enfant que tout était normal, quoique désagréable. Du haut de ses 16 mois, ma fille répondait « et voilà! » après chaque fois qu’elle était malade… comme pour me dire « maman, tout va bien ». Elle se rendormait vite ensuite…comme pour me dire « c’est okay maman, tu peux t’apaiser toi aussi ». J’ai un peu trouvé la force en elle. Elle m’a énormément impressionnée.

J’ai pris deux mois et demi pour me remettre de cette première gastro, même si j’ai été épargnée du virus. Deux mois et demi à stresser la nuit, chaque fois que j’entendais ma fille tousser. Deux mois et demi à manger plus léger « tsé, au cas où… ». Deux mois et demi à demander à mon conjoint « ça reviendra pas tout de suite hein? »

Depuis, ma fille a eu deux autres épisodes de gastro. Et chaque fois, je me surprends à être encore plus forte, moins inquiète et plus détendue. La dernière fois, une journée après la fin de ses symptômes, j’avais « presque » passé à autre chose. C’est fou de se dire qu’une aussi grosse phobie ait pris 30 ans à se dissiper tranquillement. Comme quoi les enfants ont tant à nous apprendre!

Morale de l’histoire : une fois confronté.e à ses peurs, surtout avec son enfant à ses côtés, il est possible de les affronter, de les vivre et de les surmonter!

Est-ce que votre enfant vous a aidé.e à affronter une de vos peurs?

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