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Le début de la fin du confinement
Crédit: Ryan Wallace/Unsplash
Ça y est. J’ai encerclé la date sur le calendrier. Aujourd’hui, la routine reprend : Bout d’Chou retourne à la garderie et Coco va au camp de jour. En date d’aujourd’hui, ils auront été à la maison presque quatre mois. Quatre mois. Ça me donne le vertige d’y penser.
 
 
Ce n’est pas que nous n’avons pas voulu les retourner plus tôt. Mais d’abord, Bout d’Chou n’avait pas de place à la garderie. Ensuite, l’école était tellement près d’être terminée que ça ne valait plus vraiment la peine d’y renvoyer Coco. Ensuite, Coco n’était pas inscrit au camp de jour puisque nous avions prévu prendre des vacances à la fin de l’année scolaire. Et vous savez ce qui est pire que deux enfants pris à la maison? Un seul qui tourne en rond sans son frère. Alors ils sont demeurés à la maison tous les deux.
 
 
Quatre mois : ils sont les mêmes, mais pas tout à fait. Coco sait maintenant attacher ses lacets. Bout d’Chou a cessé de faire la sieste. Coco lit avec beaucoup plus de fluidité qu’avant. Les deux sont devenus des champions de Lego et sont à présent capables de jouer sans nous pas mal plus longtemps.
 
 
Au début du confinement, je me concentrais sur l’arrivée du mois de mai. C’était le fil d’arrivée imaginaire auquel je m’accrochais, parce que je ne voyais pas comment j’arriverais à tenir. Je ne voyais pas comment j’arriverais à me dédoubler pendant des mois pour m’occuper à la fois de mes enfants et de ma job. Aujourd’hui, pourtant, c’est avec un pincement au coeur que j’envisage le début du retour à la normale. 
 
 
C’est un peu comme ça que ça fonctionne, la parentalité, à tous égards : on se lance dans le vide et on se découvre des ressources insoupçonnées. Je n’avais aucune idée de comment je passerais à travers. Je ne pensais pas que j’y arriverais, pendant aussi longtemps. Mais je n’ai pas eu le choix, je me suis adaptée et j’ai trouvé un équilibre. Comme eux, aujourd’hui, je suis la même, mais pas tout à fait.
 
 
Le train-train quotidien de Coco et de Bout d’Chou, dès aujourd’hui, sera comme avant, même s’il sera différent – aseptisé, masqué, distancé. Je sais que ça leur fera un bien fou d’y replonger. Pour moi et mon chum, ce sera l’occasion de reprendre notre souffle après la course des quatre derniers mois.
 
 
À partir de là, nul ne sait comment les choses évolueront. Il y aura peut-être (sans doute?) d’autres vagues, d’autres éclosions, qui nous re-précipiteront dans le confinement. Je ne sais pas de quoi l’avenir sera fait, mais je sais que si je dois refaire ça, j’en serai capable. Ce n’est pas grand-chose, mais c’est déjà une certitude de plus que ce que j’avais en mars.
 
 
Et les certitudes sont si rares, à l’heure actuelle, que je vais prendre toutes celles que je peux.
 
 
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