Pas besoin de se rendre au bout du monde et de remuer ciel et terre pour la trouver, car elle réside en chacun(e) de nous, logée dans un nid douillet appelé notre for intérieur. Il s’agit de cette petite voix qui murmure, qui souffle, qui titille… l’intuition.
Étant très intuitive et connectée à mes ressentis depuis toute petite, j’ai toujours pensé qu’on continuerait notre bonhomme de chemin, main dans la main. Mais ma connexion intuitive s’est peu à peu étiolée quand la vie et autrui me l’ont dérobée et m’ont fait douter de sa bienveillance. Il m’aura fallu du temps avant de célébrer nos retrouvailles complètes et de renouer notre lien, mais j’y suis arrivé. Cela s’est passé dès que j’ai su que je portais la vie. Ma petite voix intérieure était formelle : elle ne me lâcherait plus d’une semelle ! Et ce n’était pas pour me déplaire, car je savais pertinemment que j’aurais besoin d’elle plus que jamais. Maintenant, après et toujours.
Comme mon intuition m’avait - une fois de plus - énormément guidée pendant ma grossesse, mon accouchement et ma vie de jeune maman et de femme, lui faire également une place dans le quotidien de ma fille (aujourd’hui âgée de 4 ans) et dans mes valeurs éducationnelles était d'une évidence absolue pour moi. Je n’ai jamais dû forcer la chose, car la puissance de l’intuition fait le reste… merveilleux, n’est-ce pas ? Pour que Soraya s’y connecte davantage, j'y suis allé avec de gestes simples, notamment en :
- Lui demandant ce qui lui ferait le plus plaisir (ou le plus grand bien) (« Un bain chaud ou une petite sieste contre maman ? », « Tu préfères mettre une robe ou un pantalon ? »)
- Respectant ses ressentis (si elle me dit ne pas « apprécier » quelqu'un ou de se sentir « mal à l'aise » en sa présence, refuser de faire la bise à quelqu'un...)
- Jouant à des jeux qui impliquent l'intuition (faire une partie de jeu de mémoire, tenter de retrouver doudou sans l'aide de maman, une mini chasse au trésor...)
- La guidant dans ses ressentis (« Qu’est-ce que tu ressens ? Ça fait comment ? », « Ça te chatouille où ? Dans le ventre ? », « Qu’est-ce qu'il te dit ton petit coeur ? »)
- La laissant s’épanouir et s’exprimer dans toute sa créativité en dehors du simple bloc de coloriage (le chant, la danse, les amis imaginaires, ses choix vestimentaires du jour, etc.)
Sans oublier de la féliciter à chaque fois, comme hier après-midi, lorsqu’elle est venue vers moi me dire « qu’il y avait un Monsieur bizarre » et qu’elle « n’aimait pas être près de lui ». Nous étions à l’aire de jeux et je discutais avec une autre maman. Comme toujours, j’ai veillé à ne pas juger ou supposer trop vite avant de me faire une idée. Cet individu était effectivement intoxiqué, avait un regard sombre et souhaitait prendre ma fille sur ses genoux. Merci, mais NON merci ! J’ai pu diplomatiquement gérer la situation, mais toujours est-il que j’étais soulagée que ma fille se soit écoutée et qu’elle ait pu mettre des mots sur ses ressentis du moment et oser les exprimer.
Je suis d'avis qu'en renouant avec notre boussole intérieure, nous renouons avec notre essence propre. Il en va de même pour nos enfants. Leur apprendre à s’écouter et à honorer leurs ressentis est inestimable. Surtout dans un monde qui tente de bâillonner notre voix intérieure et de valoriser davantage le monde extérieur au détriment de nous-mêmes et de ce que nous pensons être juste… et vous, qu'en pensez-vous ?