Joanie est une jeune maman de 3 enfants. Deux d’entre eux grandissent à vue d’œil, s’amusent à la ferme, cultivent le potager et croquent dans les tomates comme dans une bonne pomme rouge. Le petit dernier, lui, restera figé dans le temps. Un petit bébé désiré et aimé autant que les deux autres, mais pour qui la vie s’est arrêtée le jour où la grossesse de Joanie a été interrompue. Ce jour-là, l’âme de bébé s’est envolée tranquillement.
Pascal est un homme de famille. Le bien-être des siens est ce qui lui importe le plus dans la vie. Il est travaillant et a le cœur à la bonne place. Il rêve d’enfants qui courent dans les bois, d’autosuffisance alimentaire, de bâtir un monde doux et sûr pour ses proches. Pascal a bercé son petit bébé mort-né pendant des heures, comme il avait fait avec ses deux premiers enfants. Il a exprimé sa douleur et son désespoir tout en restant fort pour son entourage, en particulier pour sa douce moitié.
Étant enfant, Pascal a marché sur un chemin cahoteux. Il avait la rage au ventre. Les arrestations et les Centres Jeunesse lui ont tout de même forgé un cœur tendre. L’homme qu’il est devenu est d’un positivisme inspirant. Il a la foi. Il croit en une force puissante, au-dessus de nous, à laquelle il peut se raccrocher dans les moments les plus difficiles.
Aujourd’hui, mon texte est une prière. Pascal a perdu son père d’une mort subite. Un infarctus. Son fils n’a pas pu vivre à cause de malformations cardiaques et le cœur de son père, peu de temps après le premier drame, a cessé de battre. La douleur que laissent ces pertes doit être immense. J’aime penser qu’ailleurs, dans un autre monde, bébé Clovis aura un grand-papa en or pour le bercer pour l’éternité.
Je n’ai jamais perdu d’enfant, j’en remercie le ciel. Je n’ai jamais perdu de parent non plus, merci la vie. Je ne sais pas quels mots sont justes. Je ne sais pas comment faire pour calmer ne serait-ce qu’un centième de leur tristesse. La seule chose que je suis en mesure de faire, c’est d’écrire quelques mots. Crier en grandes lettres; JE SUIS AVEC VOUS.
Si j’écris pour eux, c’est parce que je crois en la puissance du blogue pour réunir les gens. Autant dans le bonheur que dans la douleur. Je sais que Joanie a trouvé du réconfort suite au décès de son nourrisson dans le récit des mamans qui, comme elle, ont laissé partir un ange. Pour tous les parents qui ont perdu un enfant, et pour tous les fils et les filles qui ont perdu un parent; je vous envoie un peu de douceur.
On dit que les épreuves arrivent à ceux qui ont la force de les surmonter. Peut-être trouverez-vous un peu de force ici.
N.B. Les prénoms de Joanie et Pascal sont fictifs afin de préserver un peu de leur intimité dans le deuil.
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