J’appréhende l’automne. L’hiver 2020 aura été marquant pour tout le monde. Pandémie oblige, on s’est réfugié dans notre bulle, parfois seul, parfois en couple, parfois en famille. Puis on s’est accrochés. Accrochés à l’inconnu qui se pointait droit devant nous. Un virus à combattre, un moment historique à cocher à notre existence…

J’ai passé à travers trois mois de confinement, de façon si simple et si difficile à la fois.

Comme plusieurs, j’ai eu la chance d’avoir un employeur et un emploi qui me permettaient le télétravail. Le salaire a continué à entrer et le boulot, à couler à flots. Je suis chanceuse d’avoir pu conserver ma santé financière et d’avoir eu droit à un maximum de sécurité en pouvant rester à la maison.

Mon challenge de tous les jours : comme bien d’autres, j’ai dû composer et jongler avec la main droite sur mon clavier d’ordi et la main gauche dans un tas de pâte à modeler. J’ai dû trouver des activités et occuper ma fille plein temps, tout en faisant des appels, en réglant des courriels et des urgences. Okay, j’en conviens. Je n’étais pas au front. J’étais au chaud, en sûreté, avec ma petite précieuse à mes côtés.

Mais je dois avouer que ces trois mois ont été intenses. Intenses de culpabilité, à devoir parfois choisir entre ma job et une partie de « Cherche et trouve ». À devoir parfois choisir entre mon meeting sur Teams et aller donner un autre câlin à ma petite qui n’arrivait pas à faire la sieste. J’ai souvent dû laisser mon enfant des heures devant un écran pour pouvoir avancer dans mes dossiers. Mon rôle de parent a parfois pris le bord et ça, je m’en veux encore royalement. Je m’étais promis que ça n’arriverait plus jamais.

Mais là. J’appréhende l’automne.

Je vois les recommandations de la santé publique. Je vois les documents et les mises en garde que la garderie nous fait parvenir régulièrement (un nez qui coule… ayayaye). Je vois les cas qui augmentent et la zone où l’on habite qui vient de virer au jaune. Et je n’ai pas envie de revivre ce qu’on a vécu ces trois mois de confinement.

Je sens que 2020 n’a pas fini de nous surprendre et de nous faire pédaler. Je sens que la tablette électronique et la télévision seront souvent utilisées par une petite fille, dans la maison, durant le jour, alors que je grouillerai devant mon ordinateur pour le travail.

Je sens, surtout, que l’on va devoir s’accrocher, une fois de plus, mais cette fois, cet inconnu est maintenant du déjà-vu. Et ça, ça fait presque encore plus peur.

Comment appréhendez-vous votre automne?

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