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Mon retour au travail pendant cette deuxième vague après 2 ans à la maison
Crédit: Unsplash

C’est officiel : il me reste moins d’une semaine avant de faire mon grand retour au travail après deux congés de maternité qui se sont succédé. Yeah. Sentez-vous mon enthousiasme? La réalité est que j’ai un peu envie de me rouler en boule sur mon divan, entourée des doudous de mes héritières et de Pandou, le fidèle compagnon en peluche de ma plus vieille, et d’oublier le temps.

Il faut dire que je suis à la maison depuis un peu plus de deux ans. J’ai eu le temps de vivre plein de moments magiques avec mes enfants. Mon premier congé s’est si bien passé, le congé idéal. J’ai fait plein d’activités avec ma fille. J’ai pu la voir grandir, s’émerveiller du monde qui l’entoure, se définir. J’ai assisté à ses premières fois, j’ai consolé chaque bobo, je l’ai aidée à se relever chaque fois qu’elle tombait. J’ai profité de mon congé en entièreté en le partageant avec elle.

Mon deuxième congé fut si différent du premier. Le beau congé que je me suis imaginé revivre s’est transformé en étant la maison avec mes deux enfants à cause du confinement; un grand bébé de 14 mois et un bébé tout neuf. Je ne mentirai pas, ce n’était pas toujours facile, ni toujours joyeux et très loin d’être de tout repos. Malgré tout, je ne changerais rien à ce deuxième congé. J’ai eu la chance d’être aux premières loges pour voir ma fille devenir l’enfant de deux ans qu’elle est, j’ai pu encore voir un nouvel être s’émerveiller de la vie. J’ai été témoin du lien d’attachement qui s’est créé entre mes filles, j’ai vu un papa qui n’a connu aucune limite pour amuser ses enfants et qui a aussi eu la chance de partager davantage leur quotidien.

Nous étions et sommes encore des parents qui s’ébahissent encore devant les moindres faits et gestes de leurs enfants. Nous avons profité de ces deux dernières années : nous avons fait des sorties, voyagé, profité de l’air frais. Nous nous sommes créé un cocon, puis acheté une maison.

En deux ans, j’ai aussi découvert une nouvelle facette de moi. Je suis devenue plus indulgente, plus patiente. Je suis loin d’être une maman parfaite, mais j’aime quand même celle que je suis devenue avec mes imperfections. On s’est créé un bel équilibre que j’ai peur de faire chavirer avec mon retour au travail. J’ai peur que le quotidien nécessairement plus compliqué qui m’attend soit un poids lourd sur mes épaules. J’aime ma vie au stade qu’elle est et j’ai un peu de mal à la changer.

Je retourne travailler durant cette deuxième vague, pendant que plusieurs régions deviennent des zones rouges. Mon retour ne rime pas avec la normalité que je connais, dans laquelle je suis confortable. Je retourne travailler avec un masque et une distanciation sociale. Même si je sais pertinemment que je vais m’habituer à ces mesures, je les redoute, j’ai peur de gaffer. J’ai peur que cette nouvelle réalité change mes rapports avec mes collègues, avec clients. Avec les réseaux sociaux, je peux entrevoir une parcelle de leurs vies. Je vois des gens à bout, mentalement et financièrement. Je vois des gens qui ont besoin de contacts humains, de chaleur. Je vois des gens lassés de leur solitude.

Je m’ennuie de mes collègues, de mes petites jasettes rapides sur le bout d’une rangée. Je m’ennuie de nos soupers fondue, de nos soirées sushis où je dois aider tout le monde avec la tablette. J’ai peur que cette solitude transperce nos relations même si ce n’est pas le masque ou une distance entre nous qui va nous empêcher de reconnecter, mes collègues et moi, mes clients et moi.

En fait, la – ma – vie ne se résume pas à une vie enfermée entre mes quatre murs, être à la maison à temps plein. Je suis bien au chaud dans notre cocon familial et je sais que le retour à cette nouvelle réalité va me frapper plus durement. Et comme tout dans la vie, je vais me familiariser comme les autres l’ont fait depuis mars. Je suis prête mentalement à y retourner… Presque.

 

Êtes-vous retournée au travail récemment? Est-ce que votre retour est prévu dans les prochaines semaines? Comment vivez-vous cette situation?

 

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