J’ai relativement beaucoup d’amis. Je me suis bien entourée avec le temps. Lorsque quelqu’un de bon entre dans ma vie, j’ai tendance à dire qu’il n’en repart pas. J’aime mes amis, au-delà de leurs actes, à travers le bon comme le mauvais temps, parce qu’au fond, je sais qui ils sont vraiment.
Il y a certains d’entre eux que je côtoie quotidiennement. Des textos par-ci, des Gifs sur Messenger par-là. Des rencontres sur le fly ou des petits 5 à 7 prévus pour des anniversaires. Il y a ceux avec qui j’adorerais passer plus de temps, mais les horaires sont organisés au quart de tour. Les disponibilités s’envolent aussitôt qu’on pose les yeux sur le calendrier. Le lien reste toutefois très fort et nos enfants se sont tout de même liés d’amitié. J’ai des amis qui, dans les moments difficiles, me font sentir leur présence comme un vent de fraîcheur sur mon visage fatigué.
Il y a l’ami d’enfance. Celui qui a passé le temps des Fêtes à la maison maintes fois dans ma jeunesse. Celui dont les parents étaient comme les miens et vice versa. Celui pour qui j’ai eu mon premier kick. Celui avec qui j’ai passé mon secondaire, avec qui j’ai fumé mes premières cigarettes. Celui qui m’a tenu la main dans l’autobus à ma première peine d’amour et qui m’a toujours appelée sa « petite sœur ».
Je pourrais continuer comme ça pendant 400 mots encore. Celui qui m’a fait découvrir la musique. Celui que j’ai suivi dans les bars. Celui que j’ai écouté chanter et dont la voix restera pour moi la plus belle du monde. Celui qui m’a laissée traîner en ville avec lui pendant mes études universitaires. Celui qui a enterré son père et à qui j’ai tenu la main. Celui qui est ensuite tombé profond et à qui je n’arrivais plus à tendre la main…
Dernièrement, je regardais des photos du temps où j’étais une enfant pour essayer de puiser quelque part un peu de réconfort. J’ai vu cette photo de nous qui m’a insufflé un peu de douceur. Comme par instinct, un soir où je me berçais dans mon lit pour calmer mes sanglots, son nom est apparu sur l’écran de mon cell avec un message qui ne disait rien, mais tout à la fois; un émoji de bec soufflé.
Lui et moi, les pieds bien ancrés dans la bouette de nos vies respectives et séparés par les années qui passent, nous n’avons pas perdu de vue les âmes qui nous habitent. Pendant que chacun vivait des moments douloureux, difficiles, de quête d’identité, que nous sommes devenus frais chiés ou fondamentalement tristes, nous avons toujours su lire au fond du cœur de l’autre.