Ma petite dernière est une grande téteuse. Non pas téteuse avec ses beaux yeux, mais une téteuse qui adore la suce. Je n’ai pas connu cette drôle d’addiction avec mon premier enfant. Elle l’aimait, oui, mais pouvait s’en passer assez aisément. Ce n’est pas le cas de mon bébé qui aura 3 ans dans les prochains mois.

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Elle a bien grandi depuis sa naissance, c’est vrai. Elle a appris à exprimer ses émotions et elle a trouvé des moyens bien à elle de s’apaiser. La situation n’est pas si dramatique, en fait. Elle n’a plus de suce depuis un bon moment à la garderie pour ses siestes de l’après-midi. Elle ne l’utilise que pour son endormissement du soir. C’est bien beau tout ça, mais un jour, il faudra qu’elle en fasse le deuil.

La suce est la seule petite chose qui lui reste de son attitude de bébé. Elle a tellement une tête dure et un caractère à déplacer des montagnes que de l’écouter téter me retourne immanquablement au moment où elle s’endormait, suce à la bouche, dans le creux de mon cou. Ma Rosie. Ma dernière petite fleur.

Il n’y a pas que mon enfant qui doit se sentir prêt à délaisser sa suce, je dois l’être aussi. Comme parent, je dois la supporter dans ce changement. Je dois l’aider à changer ses bonnes vieilles habitudes. Elle a la mignonne manie de tourner sa suce dans sa bouche pour s’endormir ou de se la déposer au milieu du front, direct entre ses deux yeux. C’est sa sécurité de retrouver « susu » sur son oreiller à l’heure du coucher.

Voilà, maintenant, on arrive bientôt aux Fêtes. Je devrais me décider à lui proposer d’offrir sa suce en cadeau à un petit bébé, de la donner au père Noël peut-être pour qu’il la remette à un bébé qui en a plus besoin qu’elle. Je n’ai pas envie de le faire. Je n’ai pas le courage de le faire. Dois-je le faire? Sûrement, mais la conviction me manque.

Je suis seule à la maison la majorité du temps dû à ma récente séparation. Les enfants se sont habitués plus rapidement que moi. Ils ont une force d’adaptation surprenante. Je mets tout mon cœur à leur disposition pour les aider à traverser cette épreuve amère. Cela dit, je n’arrive pas à la traverser moi-même. Je m’en veux tout le temps pour tout dans cette nouvelle vie que je leur ai imposée. Je m’en veux déjà juste à penser lui imposer une nouvelle séparation d’avec sa suce bien-aimée.

Je connais les trucs et les astuces, je connais aussi ma fille; elle va m’en faire baver les premières nuits, mais elle va se débrouiller comme une « champignonne » comme elle dit. Cela dit, c’est moi qui ne me sens pas d’attaque à affronter cette étape.

Est-ce si important de le faire maintenant, en fait? Chaque chose en son temps, autant pour bébé que pour maman.

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