Lundi, 18h30. Une froide soirée de novembre, on vient de revenir à l’heure normale de l’Est. Il veut neiger, mais seuls quelques flocons timides frôlent le sol.
« Maman, on peut aller faire un tour du bloc? »
Bon, ma fille de presque 7 ans veut dépenser son énergie. J’enfile mon manteau d’hiver, mon foulard, ma tuque, mes mitaines, bref, tout ce que j’ai de plus chaud. On va faire un p’tit tour, je n’aurai pas le temps de me réchauffer de toute façon.
Cinq tours plus tard, on court toujours. Inutile de vous dire que la tenue hivernale était de trop. On a fini par jogger quatre kilomètres en se parlant dans une langue imaginaire « pour que les gens ne comprennent pas ». Ça fait rire ma fille, même si on ne se comprend pas plus. Mais on se comprend autrement. On sait toutes les deux que bouger nous fait le plus grand bien.
Je suis une athlète. Pas professionnelle, loin de là, sauf que le sport, de plus ou moins haut niveau, a toujours fait partie de ma vie. C’est grâce à lui que je suis qui je suis.
Si je suis déterminée, c’est grâce à l’athlétisme.
Si je prône la collaboration et l’entraide, c’est grâce au soccer.
Si je m’adapte facilement à toutes sortes de situations et d’environnements, c’est grâce au ski de fond.
Si j’ai autant d’endurance, c’est grâce à la natation.
Si je n’ai pas peur d’affronter de nouveaux défis, c’est grâce à la boxe.
J’ai grandi dans une famille de skieurs. Avant même de commencer l’école, je suis tombée amoureuse du ballon rond. Adolescente, je partais courir pendant des heures pour chasser ma colère. Enceinte, la piscine et mes gants de boxe étaient mes meilleurs amis.
Puis, deux césariennes plus tard, je continue de m’entraîner cinq fois par semaine. Je continue de remercier mon corps de suivre, de me permettre, encore aujourd’hui, de pratiquer toutes ces activités qui ont forgé mon caractère. Surtout, je continue parce que je sais qu’en m’imitant, mes enfants se découvriront, à leur tour, une foule de belles qualités.