Connaissez-vous l’expression québécoise « Sauf une fois au chalet » ? Eh bien, elle prend tout son sens dans mon histoire vécue en fin de semaine et se transforme en « Sauf une fois en confinement ». Mais avant de vous raconter celle-ci, j’aimerais d’abord ouvrir une parenthèse très importante sur l’éducation de mes enfants: j’utilise une discipline positive axée sur la non-violence et la communication.

Ici, la violence (autant physique que verbale), c’est tolérance zéro. Malgré cela, ma petite progéniture a parfois bien du mal à assimiler le concept du positivisme et de la communication. Alors que mon plus vieux à un tempérament plutôt doux et calme, mon deuxième est une vrai terreur. Pour une raison obscure qui m’échappe encore, mon « deuzan » ne voit aucun problème à régler ses conflits à coups de taloche sur son frère. Ou sur papa. Et il arrive aussi à mon 5 ans et demi de pousser son frère lorsque celui-ci lui vole un jouet qu’il avait dans les mains. Bref, le but de ma parenthèse était que vous sachiez que je prône une discipline qui se veut positive et que mes enfants n’ont jamais au grand jamais reçu de tape de notre part. Ni même la menace d’une tape. Ne vous fiez pas à leur air angélique: ce sont eux les bourreaux. Rémi et moi ne sommes que les victimes lol.

Mais l’autre jour, au chalet, j’étais plus à fleur de peau. C’est normal puisque j’ai été seule plusieurs semaines avec un petit bébé de 2 mois qui ne fait pas ses nuits et deux autres garçons d’âge préscolaire qui déplacent de l’air. Alors que j’intervenais auprès de mon 5 ans et demi (lire ici mon presque préado) pour la neuvième fois (ou peut-être la dixième, j’avais perdu le compte...), j’ai eu envie de perdre patience. En plus, il me riait au nez. En fait, plus je me choquais, plus il m’imitait et se moquait de moi et des conséquences. Alors, impuissante et sur le bord de « péter une coche », je lui ai dit: « Arrête de faire le polisson si tu ne veux pas avoir une tape sur la baboune. ». Il s’est mis à rire, et il a continué ses niaiseries. J’ai aussitôt réalisé l’absurdité qui était sortie de ma bouche et je suis partie à rire aussi. Ce fut le plus court « pétage de coche » de l’histoire.

Bon, n’appelez pas la DPJ, personne n’a été blessé à part mon orgueil et mon autorité parentale. Mon fils n’a même pas compris ma menace, tout comme le sens du mot polisson et encore moins le mot baboune (qui l’a d’ailleurs fait beaucoup rire.) Plus tard ce soir-là, je lui ai demandé s’il se souvenait de ce que je lui avais dit et il m’a dit que non. Tant mieux! J’ai pu me passer des explications qui allaient avec ma menace. Le soir même, verre de vin à la main et remplie de culpabilité, je racontais à Rémi ce qui s’était passé et l’absurdité de ce que j’avais dit. Il m’a répondu : « Ne t’inquiètes pas chéri. Si la police débarque ici, c’est pour mettre les menottes au petit de deux ans. Ils vont bien voir que c’est lui le dictateur! Nous, nous ne sommes que des victimes! » Disons que ça m’a beaucoup fait rire.  Au final, je suis humaine et des mots complètement absurdes sont sortis de ma bouche dans un moment de vulnérabilité.

Plus tard, lorsque mes trois garçons seront devenus des hommes, je pourrai me dire avec fierté qu’ils sont devenus ces personnes incroyables entre autres grâce à moi et ma discipline positive constante. Sauf une fois en confinement...