L’eau chaude coule sur ma peau. Assise sur la céramique froide de ma douche, je me laisse bercer par le son des gouttelettes tombant sur moi. Je pense aux gouttes d’eau parce que cela me permet d’oublier, ne serait-ce qu’un instant, que mon corps n’est plus que douleur. Mes seins, autrefois de formidables atouts dans un décolleté plongeant, ne sont maintenant que deux briques accrochées à moi, inutiles, lourdes et douloureuses.
Mes seins. Ils me permettent de nourrir mon garçon, je devrais leur en être reconnaissante, non? En fait, mon seul sentiment à ce moment, c’est celui de vouloir les couper. Je rêve de prendre un couteau et de me libérer de ce fardeau. Je ne suis pas folle, je suis juste fatiguée d’avoir mal. Si seulement je pouvais ne plus allaiter pour arrêter la douleur, je le ferais. Cela ne fonctionne pas ainsi, malheureusement. Mon problème étant une mastite – formation d’une bosse à l’intérieur du sein, car le lait est présent en trop grande quantité et ne s’écoule pas bien ou pas assez – et ne plus allaiter ne ferait qu’empirer ma situation. Allaiter me fait mal, mais ne plus le faire n’est pas une option. Mes seins me font mal et évidemment, je suis prise avec eux.
Ce texte, je l’ai pensé il y a cinq mois, un mois après la naissance de mon fils. J’ai fait deux mastites, atteint les 40 degrés de fièvre et j’ai souffert comme jamais (eh oui, bien pire que l’accouchement sans péridurale!). Aujourd’hui, ça va beaucoup mieux, mon allaitement a survécu et se porte bien. Mes douleurs ne sont plus qu’un souvenir. Je crois toutefois qu’il faut nommer ces douleurs post-partum afin d’être plus préparée à les vivre. Pour dire aux femmes que ça passera très vite et que ça ira mieux bientôt.
J’aurais bien aimé que quelqu’un me dise : « Catherine, ça fait mal, mais ça ne durera pas, c’est promis. Ne lâche pas, tu es une maman formidable ». Alors, je vous le dis à vous, les mamans ou futures mamans qui me lisent. Peut-être vivrez-vous des douleurs post-partum, car oui, elles existent, mais ça ne durera pas. Vous êtes des mamans formidables et votre corps l’est tout autant. Il a donné la vie et continue de nourrir et de porter votre enfant.
Consultez un.e professionnel.le de la santé si vous ressentez des douleurs à l’allaitement. Ces personnes sont les mieux placées pour vous conseiller afin d’améliorer votre état, que vous décidiez de poursuivre ou non l’allaitement.