Chère maman,
Quand tu termines la journée, parfois, tu pleures. Tu ressens ce besoin de vider toutes les larmes qui se sont accumulées durant la journée. Les enfants ont encore demandé tout ce que ton corps était physiquement capable d’offrir, ils ne t’ont pas laissée seule un instant, et la sieste, ne perdons pas de temps à en parler. Oh, maman je te comprends. Maman, je te comprends. Tu donnes, tu donnes, tu donnes. Maman, tu donnes. Tu ne le vois pas toujours. Parfois, tu penses ne pas être assez. Parfois, tu crois ne pas en donner suffisamment, mais maman, tu donnes tellement à tes enfants, le vois-tu, juste un peu? Le crois-tu, au moins?
Maman, tu leur donnes tellement. As-tu remarqué le sourire de ta fille quand tu lui as lu une histoire? As-tu entendu le rire de ton garçon quand tu as pris le temps de le chatouiller, entre deux coups de balai? L’as-tu remarqué, maman? As-tu vu tes enfants te regarder avec admiration, alors que tu cours partout dans la maison pour accomplir chaque tâche?
Maman, je sais que ce n’est pas facile. Je comprends ta douleur. Je sais. Oh, je sais que parfois tu voudrais seulement te recroqueviller sous tes couvertures et ne plus avoir de responsabilités ne serait-ce que pour un instant. Crois-moi, je te comprends. Parfois, tu passes ta soirée à maudire cette pandémie qui ne te laisse pas de répit, ni de faire garder tes enfants. Parfois, tu pleures, juste à y penser. Maman, je connais ta douleur.
Maman, tu fais tellement pour eux, le vois-tu? Le vois-tu combien tu leur donnes? Depuis la naissance de ton premier enfant, tu as tant changé. Tu étais une jeune femme sans trop de responsabilités et tu as maintenant ces deux petits êtres qui comptent sur toi. Tu étais une jeune femme et tu es devenue le centre de l’univers de deux petits êtres : leur maman. Tu as tant évolué depuis le début de cette aventure, le vois-tu? Tu es présente chaque jour, beaux temps, mauvais temps, tu es présente. La nuit n’est pas différente, puisque tu es là pour les consoler à chaque heure. Tu les prends et leur dis que maman est là, qu’elle sera toujours là, même si parfois, ce que tu voudrais, c’est que quelqu’un te prenne, toi. Que quelqu’un te réconforte et te dise que ça ira. Oh maman, je sais. Mais, le vois-tu qu’au travers de tes difficultés, au travers de tes peines et de tes épreuves, tu restes la maman dont tes enfants ont besoin, cette maman aimante et forte qui est leur roc, tu es cette maman, même si tu ne le vois pas toujours.
De toi, tu ne vois que les défauts, comme s’ils étaient soulignés en jaune fluo, alors que tes qualités passent inaperçues, dans l’ombre de tout le reste. Maman, le vois-tu que dans le regard de tes enfants ? Ce sont les qualités qui sont soulignées, alors que les défauts disparaissent. Le croirais-tu si je te disais que tout ce que tu as besoin de faire c’est de les aimer, puis de t’aimer ; pas plus compliquer que ça. Pas besoin d’être la maman la plus mince et active, celle qui fait son yoga quotidiennement et soulève des haltères sans difficulté. Pas besoin de leur offrir chaque jour des repas dignes d’Instagram #bio #santé #découpésàl’emporte-pièce. Pas besoin d’animer des activités éducatives chaque jour ou de suivre toutes les nouvelles méthodes éducatives à la mode. Mais surtout, maman, pas besoin de passer par-dessus tes rêves, tu as le droit d’en avoir et de les réaliser. Tu en as le droit et même le devoir. Ton exemple de mère imparfaite, mais qui persévère et fonce, c’est cet exemple qui aidera tes enfants à aller de l’avant. Maman, tu fais de ton mieux, tu travailles fort et même si tu te sens invisible, je te vois. Je te vois, maman, je te vois. Tes enfants te voient, et quand ils te voient, ce qu’ils voient, c’est une maman forte, une maman qui peut porter la terre entière d’un seul bras. Ce qu’ils voient, c’est l’être qu’ils aiment le plus au monde. Et si, pour une fois, maman, si tu te regardais avec le regard que te portent tes enfants?