Cette semaine, ma poulette de 5 ans m’a demandé de la bercer en lui fredonnant ses berceuses de bébé. Chaque fois que je m’assois avec elle sur cette gigantesque chaise qui appartenait à ma grand-maman, des souvenirs refont surface.

Cette enfant, elle avait quelque chose à dire! Une vraie boule d’émotion. Tous les soirs, de semaine 2 à semaine 12 de vie, de 19 heures à 22 heures sans exception, elle hurlait, pleurait et tétait sa suce avec acharnement entre deux reprises de souffle. Joyeuse routine, me direz-vous!

Sur le coup, nouvelle maman en devenir, j’avoue que j’étais un peu décontenancée! Avec le recul, ces quelques mois où son papa et moi l’avions dans nos bras sans cesse ce sont avérés des moments de complicité unique. Nous avions un petit répit, de 21h à 21h30, bébé arrêtait de pleurer et nous pouvions regarder CODE F. à la télé! 

Puis elle a grandi, nous avions une petite routine plus facile! Ouf! Nous commencions par une petite lecture sur la grande chaise. Nous avons lu « Mes berceuses de musique classique, les éditions Gründ » des mois durant. J'ai dû changer cent fois les batteries de ce livre-là! Nous disions au revoir à la lune, au soleil, aux étoiles et terminions par la phrase qui la rassurait le plus : « Merci, pour la belle journée, à demain matin. »

Je me souviens de notre première fois au restaurant à papa et moi pour un petit souper vite fait. Nous avions fait garder la belle pour la soirée. Je me souviens avoir pratiqué la routine avec mon frère avant de partir. « N’oublie pas, en fermant son rideau, vous dites la phrase magique! » J’adorais ce moment, je voulais qu’il soit parfait et j’aurais voulu qu’il dure une éternité. Mais dans la parentalité, on dirait que tout ne dure qu'un instant. 

Crédit:Bastien Jaillot / Unsplash.com

Puis quelques mois plus tard, un soir dans son lit, elle s’est mise à placoter. Elle parlait, parlait, parlait, le moniteur était sur le point de surchauffer. Le son finissait par s’estomper, ça y’est, elle dort! Non, elle regardait bouger ses doigts. Elle passait un petit coin de doudou sur chacun de ses petits doigts. On aurait dit qu’elle étudiait la sensation. Très souvent, je m’endormais avant que mon poupon trouve son propre sommeil.

La vie étant ce qu’elle est, les enfants grandissent, se développent. Un autre enfant apparait dans le décor et ses besoins sont différents. Les règles du jeu changent et le temps se divise en deux. On essaie de rattraper la journée en quelques minutes de câlins ou de grattouilles de dos, avant de se faire soi-même rattraper par la fatigue.

Hier, ma fille se sentait fatiguée. Je lui ai donné sa doudou, elle m’a dit « Je t’aime maman. » Elle s’est tournée et ça en a été terminé. J’ai pensé à toutes ces soirées où elle pleurait, collée contre mon cœur et j’ai réalisé, en fermant la porte de sa chambre, qu’elle avait vieilli.

Et vous, quels ont été vos plus beaux moments de routine du soir?