Il y a tant à savoir, en matière de maternité et de soins pré et postnataux. Ce n’est pas pour rien que les livres sur le sujet s’épaississent d’année en année.

Avec le confinement, le bouche-à-oreille et les cours privés n’ont guère la cote. Il apparaît difficile, voire impossible, de côtoyer d’autres mamans, dans les temps qui courent, pour partager certains trucs pertinents.

Et que dire des zinternet, qui pullulent d’informations, vraies ou fausses, innombrables et de qualité variable.
J’ai donc pensé vous partager quelques secrets de la maternité. De moi à vous, sans tabou.

1. Le troisième trimestre vous siphonne tout votre ciboulot ? Vous perdez mémoire et fonctionnalité ? N’ayez crainte. Les hormones chutent dès l’accouchement et vous vous retrouverez spontanément améliorées, côté mobilité et concentration. Jamais je n’aurais pensé être plus énergique deux jours après mon accouchement, versus la veille de l’accouchement. Ce n’est donc pas pour rien qu’on appelle ça « la délivrance ».

2. Vous allez probablement éprouver de grands saignements, après l’accouchement. Les lochies, mot à ajouter à votre nouveau vocabulaire de maman, peuvent parfois surprendre. Leur taille est plutôt variable et impressionnante. Pour certaines, ils peuvent être aussi gros qu’un œuf. Oui, oui. N’ayez crainte; le personnel médical vous guidera.

3. Le séjour à l’hôpital n’est pas de tout repos. Profitez des connaissances et soins qui vous sont transmis. Mais ne soyez pas surprise si l’on vous réveille dans la nuit pour examiner votre fourche ou mesurer votre pression. Votre santé est prioritaire, quelle que soit l’heure. Laissez les professionnels faire, sans grogner, sans complaire.

4. Il est possible qu’on vous inonde de conseils et de recommandations. Écoutez votre instinct. Au risque de déplaire. Vous êtes le parent. Il n’y a personne d’autre au monde qui connaisse mieux son enfant. Si votre petite voix vous dicte quelque chose; prenez-la au mot!

5. Dans les dernières semaines de grossesse, votre poitrine prendra de l’expansion. Crémez allègrement vos seins avec la crème anti-vergetures que vous utilisez sur votre ventre. Poursuivez cette application quotidienne au moins jusqu’à ce que votre montée laiteuse soit gérée. Et si vous allaitez, continuez au moins jusqu’à la poussée de croissance de 3 semaines. Vous vous féliciterez d’avoir bien pris soin de votre peau, qui changera drastiquement de taille au fil des semaines.

6. Apportez un sac hermétique dans votre valise d’hôpital pour rapporter tous les papiers et souvenirs que l’on vous remettra à votre sortie du milieu de soins. Vous aurez plus de facilité à gérer les démarches suivantes (demande de certificat de naissance, assurances, etc.). C’est facile de s’égarer, maintenant que vous avez un petit être au cœur de vos priorités.

7. Racontez votre accouchement. À vous-même, à l’écrit, à l’oral, à vos proches. Parlez-en. Fièrement, tristement, gaiement. Il s’agit d’une expérience extrêmement intense et riche en émotions. Si vous avez un.e accompagnateur.trice, demandez-lui de vous le raconter. Plusieurs détails vous échapperont. Pour certaines, il y aura des déceptions. Pour d’autres, ça frise le choc post-traumatique. Il est important d’en parler. Ça atténue la souffrance. Ça ravive les beaux côtés. Ça permet d’écrire des souvenirs dans le livre de bébé.

8. Lorsque bébé sera enfin sur votre ventre, après tous les efforts, votre adrénaline risque de chuter. Il est possible que vous expérimentiez des tremblements incontrôlables, parfois amplifiés par l’émotion ou le soluté dans votre bras, s’il y a lieu. N’hésitez pas à demander des couvertures et préférablement, conservez vos chaussettes durant l’accouchement. Elles vous seront d’un grand réconfort.

9. Prenez le temps de discuter de vos attentes, envers la personne qui vous accompagnera à l’accouchement. Indiquez-lui à l’avance quelques pistes de solutions pour vous aider, dans ce dur labeur. La personne se sentira incluse, impliquée, utile. Vous pouvez même établir un code secret : « si je tape deux fois, c’est que j’ai une contraction qui arrive et je m’attends à ce que tu frottes mon bas de dos », par exemple. Ou encore : « chéri, assure-toi que mon verre de glaçons soit constamment rempli ». « Joue cette playlist », « apporte-moi une débarbouillette fraîche », etc. Vous n’aurez parfois pas la force ou les mots pour exprimer vos besoins. La souffrance rend parfois le discours colérique! Préparez votre doux.ce; sans rancune.

10. Vous aurez une vision possiblement décevante de vous-même, souvent quelques jours ou semaines après l’accouchement. Ventre mou, cernes, cheveux tombants. Soyez indulgente. Vous avez mis des mois à construire un bébé, vous aurez besoin de temps pour vous reconstruire. Si vous voulez planifier un rendez-vous chez le coiffeur ou encore des soins de pieds - Dieu sait qu’ils ont supporté un grand poids - vous pourriez y gagner. Mais la clé ne réside pas (seulement) dans l’amélioration de votre vision externe. Vous devez aller au-delà de l’enveloppe; celle qui a conçu le miracle que vous portez désormais dans vos bras. Regardez votre force, votre détermination. Félicitez votre ténacité, votre dévouement. Remerciez votre corps fonctionnel, élastique, olympien. Prenez soin de vous, de votre moral, de vos besoins. Le reste suivra joliment, tout naturellement.

D’une maman à une autre. Passez-vous le mot!